Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 20 mai 2019.

Robert Harvel HORTIE "Bill" / R.184340
King Street, Porcupine, Province d'Ontario, Canada
Né le 30 septembre 1922, Canada / † le 18 décembre 2008, Shawville, Quebec, Canada
Sgt RCAF, RAF Bomber Command 619 Squadron, opérateur radio
Lieu d'atterrissage : Dans un bois près de Formerie, au NO de Saint-Maur, Oise, France
A.V. Roe Lancaster Mk I, W4127, PG-D, abattu dans la nuit du 20 au 21 avril 1944 lors d'une mission sur la gare de triage de La-Chapelle-Saint-Ouen, Paris.
Ecrasé dans la Plaine de Broquiers, Commune de Feuquières, Oise, France.
Durée : 4 mois
Camps : Fréteval

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3321/2144.

L'appareil décolle à 22h07 heure anglaise de Dunholme Lodge. Sur le vol de retour, le Lancaster est touché à hauteur de Beauvais par les tirs d’un chasseur allemand et s’embrase rapidement. Bob Hortie saute en parachute peu avant que l’appareil ne s’écrase et il sera le seul survivant.

Parmi les sept membres d'équipage, six seront tués : le pilote P/Off Peter Henry French ; le mécanicien Sgt John Atkinson ; le navigateur Fl/Off Edmund Thomas Tinker, RCAF ; le bombardier Fl/Off Jack Stewart Thomson ; le mitrailleur dorsal Sgt Robert Thompson et le mitrailleur arrière Sgt James William Randall. Ils sont tous inhumés au Cimetière de Poix-de-Picardie au Sud-Ouest d'Amiens, dans la Somme.

Robert Hortie rapporte dans son rapport d’évasion qu’il tombe dans un bois et que son parachute reste accroché dans les branches d’un arbre. Il se dégage rapidement et laisse son parachute où il est, ne prenant pas le temps de le cacher car un dépôt de munitions allemand se trouve dans le bois, et il pense que les gardes l’ont entendu. Il jette sa Mae West, quitte le bois et se retrouve sur une route qui le mène par le Sud aux abords du village de Saint-Maur. Il s’adresse à la première maison qu’il voit et ses habitants ne peuvent le garder longtemps car ils ont peur que les Allemands casernés à proximité ne débarquent chez eux. Ils soignent rapidement ses brûlures au visage et lui indiquent la route vers Marseille-en-Beauvaisis.

Son rapport indique qu’arrivé là, il atterrit d’abord dans un bordel où on lui dit de déguerpir. A sa deuxième tentative, il se retrouve chez un membre de la Résistance. Il est environ 5h30 du matin à ce moment (vraisemblablement heure anglaise et 06h30 heure continentale). Ses yeux sont pratiquement fermés suite à ses brûlures et son hôte fait appeler un médecin. Son rapport, assez succinct se termine par la mention habituelle qu’à partir de ce moment-là, son évasion est organisée.

Grâce aux recherches faites par Lionel Dufieux (la page francinecarville.free.fr/fc3945/w4127.pdf reprend encore l’adresse de l’ancien site avec le peu d’éléments dont nous disposions en 2008 sur la page de Hortie, mise à jour sur le présent site en 2012), nous avons pu compléter la présente fiche par quelques renseignements. Par exemple, la première maison où Hortie s’était adressé peu après son atterrissage était celle du couple CARON à Saint-Maur. On y confirme les soins qui lui ont été donnés et qu’il y passe deux ou trois heures avant de partir en direction de Marseille-en-Beauvaisis. On ne peut le recevoir à la première maison où il s’adresse dans ce village, car des Allemands festoient à l’intérieur… (le "bordel" dont parle Hortie dans son rapport.) A l’aube, il frappe à la porte du fermier Alfred GODDYN et est accueilli dans cette famille où un médecin est appelé pour soigner son visage et ses yeux. Il reste caché là du 21 au 30 avril.


Fausse carte d’identité réalisée par la Résistance pour Robert Hortie
(document transmis en avril 2019 par notre ami Michel Herbuel.)

Les détails manquent pour la période depuis la fin avril, son passage par Dourdan étant signalé vers la mi-mai. On le retrouve parmi les 35 premiers aviateurs acheminés vers la Forêt de Fréteval. Ils logent dans la ferme de Mme veuve Marie LEROY-DURAND à Sazeray-par-Voves, où Gaston DUNOT, mécanicien agricole, vient les chercher par petits groupes. Habillés en ouvriers agricoles, ils sont guidés par DUNOT jusque chez lui à Montboissier près de Bonneval en Eure-et-Loir, le 3e relais vers les camps. Ce sont ensuite Pierre DAUPHIN et Gaston HUARD qui les amènent au refuge suivant, la maison de Paul FOUGEREUX à Chênelong, dans la Commune de Gohory, Eure-et-Loir.

Hortie et un autre aviateur sont ensuite placés à la fin du mois de mai chez Émile et Jeanne DEMOULIERE née HALBERG, Émile étant chef de gare à Saint-Jean-Froidmentel. Le poste de commandement de Lucien BOUSSA, chargé de la coordination de l’Opération Marathon en France, se trouvait dans cette gare.

Arrivé le 10 juin au camp de Bellande dans la Forêt de Fréteval, Hortie est transféré le 25 juin au second camp, érigé à Richeray, le premier étant devenu trop petit, vu l’afflux d’évadés amenés vers la Forêt. Robert Hortie, comme les autres occupants des camps, est libéré par des troupes américaines le 13 août 1944.

Robert Hortie est interrogé le 19 août par le MI9.

Les photos de Robert en uniforme nous ont été fournies en mai 2018 par Michel Herbuel, que nous remercions ici. C’est également Michel qui nous a aimablement transmis en mai 2019 les photos ci-dessous des enfants de Robert Hortie en visite à Bellande lors des cérémonies en mai 2018 du 74ème anniversaire de l’ouverture des camps de Fréteval.


Mike Hortie et Colleen (Hortie) Corcoran, fils et fille de Robert Hortie - Bellande 27 mai 2018

Bill et Colleen (Hortie) Corcoran et Wendy et Mike Hortie - Bellande 27 mai 2018.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters