Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 20 janvier 2023.

Patrick Breadwell LAMING
c/o Foreign Office, Londres - SOE section NL
né le 22 juillet 1918 à Bentveld, Zandvoort, Noord-Holland, Pays-Bas/ † le 10 novembre 2013 à Willow Grove, Victoria, Australie.
Résistant dans la région de Roermond.

Passage des Pyrénées : le 30 décembre 1943

Informations complémentaires :

Il est le neveu du major Richard Valentine Laming, premier chef de la section néerlandaise du SOE en 1940. Son frère, Richard Julian Laming a également travaillé au SOE avant de rejoindre une unité de la Navy en Méditerranée. Il semble néanmoins que Patrick Laming n'a jamais été agent du SOE comme son frère. Il lui vient sans doute à l'esprit qu'il pourrait rallier une ligne d'évasion d'aviateurs pour rejoindre l'Angleterre via Roermond. D'autre part, il aurait été arrêté en Belgique par une des polices allemandes ?

Voir la fiche de Eldon Broman, qui écrit de lui : "De naissance anglaise, ce Néerlandais éduqué à Cambridge parlait six langues et était particulièrement fier que la Gestapo avait mis sa tête à prix pour 6.000 Gulden pour le capturer "mort ou vif", et qu'il était très déçu que je n'avais plus mon Colt .45 de service pour l'ajouter à son arsenal." Laming l'avait aidé dans son évasion.

Le père de Patrick Laming, Charles James Laming, avait connu le Résistant Walthère DEWE durant la première guerre mondiale. Il semble que Patrick se soit rendu à Tongres via Maastricht. Là, le 7 décembre, Marie-José ou Antoinette FRANSSEN (convoyeuses, filles de Jeanne FRANSSEN et habitant 18 Sint Ursulastraat à Tongres/Tongeren) le prend chez Joseph/Jef VANDENBOSCH du 104 Kielenstraat, Tongres. Plusieurs jours plus tard, Angèle ARKENS, du 1-2 Luiksepoort à Tongeren, vient le chercher. Des doutes quant à ses dires et à sa vraie identité commencent à fleurir. Les filles de Walthère DEWE viennent le chercher chez Mme ROBYNS-JANSSENS au 2 Corversstraat à Tongres/Tongeren et l'emmènent à Liège.

Il est signalé à Comète par le réseau de renseignements Clarence (et Marie-Madeleine DEWE l’hébergera du 11 au 21 décembre 43 au 94 Rue Coupée à Liège. Laming est remis par Marie-Madeleine à Mlle Josette POSWICK (reprise à la liste des Helpers belges comme habitant au 151 Avenue Louise à Bruxelles) via Mme Berthe MORIMONT-LAMBRECHT du 5 Place Vieille Montagne à Liège. Il arrive donc bien à Comète via le réseau Clarence. Laming a déclaré aux filles de DEWE qu'il était un aviateur abattu le 18 novembre aux Pays-Bas et se fait recommander par une parente de sa mère, une dame de Bruxelles appartenant à la famille Nollée de Noduwez. Marie-Madeleine DEWE et sa sœur Marie-Thérèse seront arrêtées le 7 janvier 1944. Marie-Thérèse reviendra du camp de Ravensbrück, mais Marie-Madeleine y décèdera le 17 janvier 1945, âgée de 30 ans. Son père, Walthère fut abattu à Ixelles par un officier allemand le 14 janvier 1944.

Il sera hébergé trois jours chez Raoul et Marie-Rose THIBAUT (au 134 Avenue du Diamant) à Schaerbeek.

Les autres aviateurs sont sur le point de l'abattre comme agent provocateur (infiltré). Il n'arrête pas de montrer qu'il parle aussi bien l'allemand que l'anglais et est vêtu d'un loden vert et d'un chapeau bavarois. Heureusement pour lui, Anne BRUSSELMANS l'interroge, lui demande un détail qui puisse être confirmé par Londres, et peut ainsi obtenir la confirmation qu'il est bien "un agent britannique" connu.

Patrick Laming fera tout un foin pour partir avant les autres évadés coincés à Bruxelles à cette époque (découverte du Pensionnat de Prosper Dezitter, meurtre de Annie LALL confondue avec Florentine Giralt, maîtresse et complice dudit Dezitter, etc.), inventant de nombreuses histoires. Ce sera à Raymond Nield qu'il en fera le moins accroire.

Ce doit être lui qui transite par le nouveau passage de Beaumont-Maubeuge (deux passages pour huit évadés via la voiture du Dr Maurice VERSTRAETEN, recruté par Jacques DE BRUYN via Albert Rolin avec Charles Gonce) avec Donald MacGillivray et Noel Parker. Il figure avec eux sur une liste d'évadés aidés par Amanda STASSART.

Arrivé dans le Sud de la France, il loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA. Il passe en Espagne avec Dwight Fry, Gerard Lorne et Noel Parker. C'est le 86e passage de Comète, par Souraïde et Mikelen borda, avec les seuls guides de Juanito BIDEGAIN (Michel ECHEVESTE et son frère Joseph Marie).

Il les suit vraisemblablement à Urdax et les voit se rendre aux autorités espagnoles. Il est ainsi probablement arrêté à Urdax le même jour qu'eux et interné du 4 au 8 janvier 44 à la "villa Casablanca" à Irun.

A Irun, il quittera Parker et McGillivray et partira de son côté. Il semble qu'il réapparaisse à Séville pour s'embarquer sur un bateau en partance pour Gibraltar.

Dans une lettre de 1987 à un historien néerlandais (Matthieu Rutten, De fatale Tongerse ontsnappingsroute), il déclare qu'il a fait intervenir un Norvégien (Wiese) qui l'avait connu bébé. Il est libéré de Irun par un expéditeur espagnol établi à Estoril au Portugal. Il y dit avoir été arrêté par le SD en 1940 aux Pays-Bas, puis relâché. Mme Serruys ayant à cette époque cousu trois pièces d'or dans son pantalon, il peut ainsi se faire passer pour un marin échoué à Apostolado del Mar. Il y déclare également avoir été caché à Bruxelles dans le bâtiment de la fabrique d'ascenseurs Otis. Par le biais du consulat d'Angleterre et de l'Ambassade à Madrid, il peut finalement être rapatrié en Angleterre.

Patrick Laming repose au Willow Grove Cemetery à Willow Grove, Australie.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters