Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 21 juin 2013.

Clarence Howard WITHERIDGE / J-18680 ou R-127563
Box 376, Bowmanville, Ontario, Canada
Né le 30 avril 1919 / † en 2000
Sgt RCAF, RAF Bomber Command 49 Squadron, navigateur
Atterri près de Verneuil-sur-Avre, Eure, France.
Avro Lancaster, n° série LM337, EA-V, abattu la nuit du 15 au 16 août 1943 par la Flak, lors d'une mission sur Milan.
Ecrasé près de Chéronvilliers, au sud-ouest de Rugles, Eure, France.
Durée : 4 mois
Passage des Pyrénées : le 17 décembre 1943

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3317/1665 (complet).

C'est le premier vol de Whiteridge avec cet équipage dont c’est la quatrième mission ensemble. L’appareil décolle de Fiskerton le 15 août 1943 à 22 heures (heure anglaise) et sur le vol de retour, vers 02h45 du matin, il est atteint à une altitude d’environ 5200m par la Flak au Nord-Ouest de Chartres et le pilote donne l'ordre de sauter.

Cinq hommes trouveront la mort : le pilote P/Off Leslie Warren Gospel, le mécanicien Sgt Ronald James, l’opérateur radio/mitrailleur Sgt Herbert Hedge, le mitrailleur dorsal Flt Sgt Colin William Taylor – RAAF, et le mitrailleur arrière Sgt Archie Edwin Huntingford. Tous reposent au cimetière de l’église de Chéronvilliers dans l’Eure.

Seuls Clarence Witheridge et le bombardier Sgt Stanley James Verse Philo parviendront à s’évader avec succès. Le Sgt Philo, également atterri près de Verneuil-sur-Avre, marche lui aussi vers le sud, passe par Azay-le-Rideau puis Ruffec, Limoges, Toulouse et entame avec quelques autres évadés le passage des Pyrénées en direction d’Andorre. Il arrivera finalement à Gibraltar d’où il s’envolera le 15 novembre 1943 pour arriver le lendemain en Angleterre. Rapport d’évasion SPG 3316/1580. Ayant repris du service, Stanley Philo, devenu Warrant Officer, trouvera la mort, à 22 ans, le 3 avril 1945 dans le crash du Stirling LK193 peu après le décollage pour la mission SOE Tablejam 260 de ravitaillement vers le Danemark avec le RAF 196 Squadron. Il repose au Cambridge City Cemetery à Cambridge (voir un récit à son sujet sur le site de notre ami Keith Janes : http://www.conscript-heroes.com/Art%20Sgt%20Philo.html )

Clarence Whiteridge atterrit en se blessant au visage près de Verneuil dans un champ de trèfles. Il a perdu une chaussure et s'en fait une de fortune avec de la toile de son parachute. Il cache le reste de son équipement et commence à marcher en direction du Sud.

Après une heure, il demande à deux enfants où il peut trouver une paire de souliers. Chez eux, il peut nettoyer ses plaies et reçoit un pantalon et à manger.

Il poursuit au Sud et atteint une route. Un garçon qui mène une carriole lui montre un hameau en lui disant "femme English". Il approche des maisons et un vieil homme le fait rentrer. Son beau-fils connaît quelqu'un qui peut parler anglais. Un homme, bien habillé, fait son apparition. C'est un ancien officier français. Le soir, un camion de vivres le prend à Verneuil.

Witheridge est alors conduit dans un bois entre Beaulieu et St-Maurice-lès-Charencey, où un homme nommé CHABEAU l'attend et, depuis ce moment, son évasion est organisée. Il reste chez CHABEAU du 16 août au 07 septembre, la longueur de ce séjour rendant ce logeur nerveux.

Le 07, il est déménagé dans un château, en dehors de St-Maurice, chez Mme LLEWELYN. Il doit s’agir du Château des Routis, entouré d’un bois entre Beaulieu et Saint-Maurice-lès-Charencey. La mère de Mme LLEWELYN avait épousé un Anglais et elle avait repris son nom de jeune fille de FAROUCK pour éviter l'internement. Witheridge indique qu’il y a été très bien traité et nourri.


Le 14 septembre, M. Hubert RENAUDIN vient le conduire chez lui à Arnières-sur-Iton à 5 km au sud-ouest d’Evreux, et il y reste jusqu'au 5 octobre.

Une menace de Gestapo le fait partir le 5 chez M. et Mme MADELAINE, au Café de l'Agriculture à Damville (Ce doit être au 1 Rue de Verdun, où un café de ce nom existe toujours.) Witheridge aide aux travaux de la ferme en attendant le 29 octobre.

A cette date, RENAUDIN vient le reprendre chez lui pour une nuit. Le lendemain 30 octobre, Witheridge part en bus vers le nord pour Vernon au nord-est d’Evreux, où, après un voyage d’une cinquantaine de kilomètres, il passe une nuit chez des fossoyeurs (Mme Vve Marie CRESSY). Il rencontre un M. FOURNIER qui tient un atelier de vélos, et qui vient le visiter avec un ex-capitaine de cavalerie qui loge deux Américains.

Le 31 octobre, deux femmes viennent le prendre à sa descente du train à Paris : "Marie-Christine" ou Lucienne BODIN (une agent de Shelburn et coiffeuse. Elle sera arrêtée et déportée en novembre) et Mme Elsa MacCARTHY du 54 Rue Sainte-Anne à Paris XIe. Il loge chez Lucienne BODIN au 38 Rue des Petits-Champs et est repris par une Solange LEMBANC. Elle le conduit dans le métro et lui présente Ghislaine DE MURBEC, une infirmière de la Croix-Rouge. Cette dernière le prend chez elle, 2 Avenue du Nord au Parc de Saint-Maur, au Sud-Est de Paris. Il y reste jusqu'au 15 décembre.

Après un mois, il est rejoint par Victor Davies et un Américain, le T/Sgt Walter House. Le rationnement rend difficile leur ravitaillement.

Vers le 15 décembre, sa logeuse les mène dans Paris, et Whitheridge rencontre dans le métro un ancien officier de l'aviation française qui les prend dans son appartement.

Un homme vient les questionner, et une fille les prend le soir au train de Bordeaux.

De là, ils vont à Dax, puis en vélo à Bayonne. Witheridge, Davies et House logent à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA. C'est le 81ème passage de Comète, par Larressore et Jauriko borda, avec les seuls guides de Pierre ETCHEGOYEN à Espelette.

De San Sebastian, une voiture de l'ambassade les amène à Madrid, du 23 au 30 décembre.

Whiteridge part en avion de Gibraltar le 01 janvier 44 et arrive le lendemain en Angleterre.

Il est débriefé au MI-9 le 03 janvier.


Mot de remerciement de Witheridge dans le carnet de Pierre Elhorga.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters