Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 3 mai 2019.

Hilary Eldred BIRK ("Larry") / 402634
5 Orchard Street, Croydon, New South Wales, Australia
Né le 31 juillet 1922 à Windsor, New South Wales, Australie / † 15 juillet 1942 en Lybie.
Fl/Sgt RAAF, RAF Bomber Command 99 Squadron, copilote
Atterri à Romerée (Belgique), près de Givet (France)
Vickers Wellington Mk II, n° série X9761, LN-?, abattu la nuit du 28 au 29 septembre 1941, par un chasseur (Ofw Reinhard Kollak du I./NJG1) lors d'une mission de nuit sur Frankfurt.
Ecrasé à Malvoisin (Prov. Namur, Belgique, au Sud de Beauraing) le dimanche 28 septembre 1941
Durée : dix semaines
Passage des Pyrénées : le 10 décembre 1941

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3308/695. Journal de Marguerite FONTAINE des Vieux Moulins de Thilay (Commune de Thilay).

Le Wellington décolle à 19h14 heure anglaise de Waterbeach, Cambridgeshire et 3 heures plus tard est attaqué par la chasse allemande. Touché à hauteur de la frontière franco-belge, l’ordre de l’évacuer est donné et les 6 hommes d’équipage sautent en parachute. 3 d’entre eux seront faits prisonniers : le pilote Sgt E. Coleman, l’observateur Sgt J. L. Trask et l’opérateur radio/mitrailleur F/S H. G. Lewis. Les 3 autres parviendront à s’évader : Hilary Birk (la présente page), le navigateur Sgt Wallace H. Dyer (1381730 - Rapport d’évasion SPG 3308/692) et le mitrailleur arrière Sgt John B. Dicks (RCAF - R.65466 - arrêté en France, échappé et passé en Espagne par ses propres moyens - SPG 3308/696).

Un équipier blessé au pied est arrêté à la gare de Gedinne et un autre à Haut-Fays. Juste après son atterrissage, Birk rencontre un homme de 21 ans qui le prend chez lui, le nourrit et lui fournit des vêtements. Il est caché la journée dans une grange près de Niverlée. La nuit, il va à Treignes où on le nourrit.

Le lundi 29, au soir, il passe en France à Vireux-Wallerand sans difficulté via le pont sur la Meuse. Il marche vers Monthermé, dans le Département des Ardennes. En route, une fillette de 14 ans (Georgette, la fille de Marguerite FONTAINE) lui signale qu'il a l'air d'un Anglais ["Pardon, Monsieur, peut-être êtes-vous trompé de route ?" D'un bond il a été au milieu de la chaussée, m'a regardée tout interdit, en balbutiant : "No... Yes..."].

Il poursuit sa route et un douanier (le brigadier BARRAS de la brigade des Hauts-Buttés près de Monthermé) le prend dans une maison du voisinage (chez les FONTAINE)... où il retrouve la même fillette. La liste des Helpers français reprend un Eugène FONTAINE au Vieux Moulin de Thilay, qui se situe à quelques km de Monthermé. La famille qui l’accueille est celle de Louis FONTAINE, son épouse Marguerite et ses enfants Gaston, Georges et Georgette (la fillette). Birk y reçoit un verre de Quinquina et mange des tartines. Birk connaît quelques mots de français, et dit "Comme chez nous" en montrant son bol de café au lait, et explique qu'il est un engagé volontaire de Sydney, qu'il a dix-neuf ans. Il a une blessure superficielle à la cuisse. Il fut donc nourri chez eux, des proches de l'abbé GRANDJEAN de Willerzie, qui leur amenait régulièrement des prisonniers français évadés.

L'abbé Jules GRANDJEAN repasse là, revenant de Charleville et Birk dit "Même chose mon père", et les habitants comprennent qu'il est le fils d'un pasteur. L'abbé Jules GRANDJEAN l'emmène à Willerzie, en Belgique, où il reste cinq semaines, chez lui. Cette organisation s'occupait du rapatriement de prisonniers français échappés des Stalags.

Il est probable que Birk fut également caché à Hargnies (France) chez Maria DELHALLE, la veuve du maire et ayant elle-même été maire de la localité du 18 mai 1945 au 28 décembre 1946.

Un rapport de la Sûreté de l’État mentionne certains détails quant à son parcours, que nous avons complété par des renseignements trouvés par ailleurs : "Cet aviateur venait de chez Gérard LEBE du 48 Avenue du Foyer à Dison, passa par R. E. G. COLLIGNON, Grand’ Rue à Romerée, fut hébergé chez FONTAINE à Thilay (France), emmené par Ferdinand VERLY à Bruxelles (Octave DELCROIX précise : à la Place Liedts, à Schaerbeek). Ferdinand VERLY est repris à la liste des Helpers belges comme habitant au 33 Rue du Pont-Levis à Woluwé-Saint-Lambert. VERLY remet Birk à Georges GUILLON, qui l’héberge chez lui à Ixelles au 26 Rue de Turin. GUILLON remettra ensuite Birk à Frédéric DE JONGH." Georges GUILLON, arrêté par la suite, sera fusillé le 22 avril 1945 au camp de Mauthausen.

Le 4 novembre, déguisé en curé, Ferdinand VERLY de la ligne Dragon le conduit en train à Bruxelles, par Namur.

Un rapport dit aussi qu'il est escorté par l'abbé GRANDJEAN le 5, quand celui-ci fait un accord avec Frédéric DE JONGH au sujet des aviateurs.

Birk passe la nuit dans un couvent et part le lendemain dans une maison, à Waterloo, où il reste encore un mois chez les EVRARD, dans le service de William HALOT. (Liste des Helpers belges : Max EVRARD, 24 Rue de la Station, Waterloo – Grade 5.) Le Sgt Albert Day y séjournait déjà. Ils y sont rejoints plus tard par Jack Newton.

Il est amené par le baron DONNY chez Jeanne MONNIER-DEPOURQUE au 51 Rue Dupont à Schaerbeek le 25 novembre.

Day étant immobilisé par sa pneumonie, Hilary Birk fera le "voyage" avec Newton et Howard Carroll ainsi que l'agent belge Gérard Waucquez qui les guidera le 5 décembre par le train de Mons, puis jusque Quiévrain.

Ils passent individuellement la frontière avec Charles et Elvire MORELLE et Andrée DE JONGH.

Andrée DE JONGH les escortera de Valenciennes jusqu'à Bilbao. Le groupe prend le train jusque AMIENS, y passe une nuit, et traverse la Somme, non loin du mémorial australien de 14-18, en barque. "Nénette" Renée BOULANGER de Hamelet près de Corbie, avait conservé sa photo jusqu'après la guerre et la joint dans son rapport à la Sûreté belge. Ils arrivent à Paris le matin et prennent le train de 21 heures pour Bordeaux.

De là, ils se rendent à Biarritz en un jour, et poursuivent vers Anglet (où ils passent chez les DE GREEF), puis à la ferme de Françoise ("Frantxia") USANDIZAGA à Bidegainberri avant d’arriver à Saint-Jean-de-Luz (il leur faudra deux jours pour ce tronçon).

C'est le 4e passage de Comète. Leur première tentative de passer la Bidassoa est infructueuse, les eaux du torrent étant trop hautes à la gare de San Miguel. La nuit suivante, ils passent plus au Sud, à Endarlaza, et traversent sur une passerelle, à proximité d'une cabane de douane espagnole avec Manuel ITURRIOZ et Tomás ANABITARTE, précédés de Donato ERRAZTI, qui reste en France.

Ils se rendent alors à pied à Irun et se cachent dans un château d'eau pendant que Dédée va à San Sebastian. Ils s'y rendent par train, et ne vont pas directement au consulat britannique, surveillé par des gardes civils espagnols.

Le lendemain, ils sont à Bilbao. Ils y séjournent six jours au "Seamen's Mission". Dédée y reste trois jours.

Une semaine avant Noël, Birk est à Madrid. Arrivé à Gibraltar le 4 janvier 1942, il ne quittera cette base Britannique que le 4 mars 1942 par bateau, arrivant à Gourock, en Écosse, le 10 mars.

L’un des rares évadés ayant effectué d’autres missions, Hilary Birk fut tué lors d'une mission au-dessus de l'Afrique du Nord le 15 juillet 1942. Il était âgé de 20 ans.

Il est enterré au Benghazi War Cemetery, Lybie : Voir ce lien (www.cwgc.org).

Son neveu, David Morris, participe à la marche des Amis de Comète en Pays Basque en 2007.

Merci à Arnaud VINCENT, de Paris, pour ses informations complémentaires sur la famille FONTAINE et à Pierre CAUBERGHS pour les photos.


Louis et Marguerite Fontaine, un de leur fils et leur fille Georgette.
Hilary Birk entre Marie Grandjean (à gauche) et Mlle Louis (à droite).


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters