Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 14 février 2011.

Antoine A.L.J.A. d'URSEL (Comte)
Né le 23 janvier 1896 à Bruxelles / † 24 décembre 1943 à Biriatou, rivière Bidassoa, Pyrénées
Agent du réseau Clarence
Activité à Comète : chef du secteur belge de février à juin 1943
Pseudonyme/Nom de guerre : Jacques Cartier
Passage des Pyrénées : tentative de passage la nuit du 23 au 24 décembre 1943

Informations complémentaires :

Antoine d'URSEL devient chef du secteur belge de Comète après l'arrestation de Jean Greindl qui eut lieu le 06 février 1943. Il est découvert par Théodore d'Oultremont qui est malade et Josette Poswick qui appartient au réseau Clarence.

Antoine d'URSEL est en effet d'abord agent du réseau Clarence, qu'il quitte pour établir de nouveaux modules d'hébergement au sein de Comète, avec Fernando RADELET qui gère le ratissage et l'évacuation.

A cette période, Yvon MICHIELS (du service de renseignement Zéro commence à rendre des services à Comète. Les guides Bruxelles-Paris sont alors Hélène PILATTE et Hortense DELLOYE dont l'époux, Charles Delloye, officie à Londres. En fait, Fernando RADELET effectue la majorité des passages. Les guides nationaux sont Eugénie BROUWERS-BEAUJEAN, Louis DESCHODT, John EYSSEN, Marcelle LEBERMUTH (Sœur de Emérance BOCQUE, mère de Fernando RADELET), Robert POREYE, Gustave MAURER parmi d'autres. Les hébergeurs sont Sophie MOENS, Victor et Marie DETAILLE, Mme Emerance RADELET, Alberte DOR et surtout Mme Vve PAULI née Isabelle ANSPACH.

Antoine d'URSEL est également en rapport avec Frédéric DE JONGH, Albert FALLON, Émile MOENS, Victor et Louise SAFFA, Jean DESCHRYVER, Félix MANSVELT, Josette POSWICQ et sa femme, ainsi que Gérard de LANNOY.

Dans le courant du mois d'avril, l'agent de la Gestapo parisienne Jacques Désoubrie s'introduit dans la ligne. Antoine d'URSEL est brûlé après les arrestations du 07 juin 43 à Paris dues à cet agent provocateur et il passe à la clandestinité en donnant le relais à Yvon MICHIELS. Sa sœur Madeleine (épouse Paul d'OULTREMONT) le prévient et il quitte "le Moisnil" à temps. Il se réfugie au château de Pitet à Fallais, chez Stanislas de PRET ROOSE de CALESBERG (Officier d'ordonnance non officiel du Prince Charles, qu'il héberge clandestinement).

Il tente ensuite de créer une autre ligne d'évasion pour les agents belges et français brûlés qui sont de plus en plus nombreux, ce sera la "ligne B". Il assiste à une réunion à Orval avec Jean-François NOTHOMB et se rend déjà une fois avec lui à Gibraltar en fin octobre..

La ligne B est testée en décembre 1943. Elle est dirigée par Albert ANCIA (Daniel Mouton) dans le Sud et par Béatrice GOOVERS dans le Nord. Une première planque est trouvée pour eux chez Mme "Georgette" GACUIN à Paris et une seconde chez Mademoiselle CHABRIER, une cousine d'Antoine d'URSEL qui habite Rue Saint Dominique. Albert ANCIA est mis plus tard en contact avec Mme CHABRIER, qui met 200.000 FB à leur disposition. Albert MATTENS, "Jean-Jacques", indique à Antoine d'URSEL un passage à la frontière franco-belge spécialement réservé à la nouvelle ligne et lui remet une série de faux papiers et de cartes d'identité lui permettant de mener sa tâche à bien.

Fin octobre 1943, Antoine d'URSEL se rend une première fois avec Jean-François NOTHOMB en Espagne pour contacter les autorités britanniques. Selon Donald DARLING, il s'agissait de discuter du taux d'attrition bien trop élevés parmi les logeurs du réseau et d'y trouver remède.

Il projette alors de quitter le continent via les Pyrénées. La nuit du 23 au 24 décembre 1943, le groupe d'évadés et de guides qui accompagnent Antoine d'URSEL se compose de Jean-François NOTHOMB, Albert ANCIA, le Français Robert "Paducah" ou "Paduran" (qui passe du courrier pour l'OSS et le BCRA), deux jeunes guides basques qui remplacent Florentino GOIKOETXEA grippé, et les aviateurs Arthur Horning, Jim Burch, Lloyd Stanford et Robert Grimes, soit 10 personnes au total avec lui. NOTHOMB porte un gros sac de courrier destiné aux services secrets alliés et ANCIA emporte encore deux paquets de documents pour les Américains (OSS) et les FFL (Forces Français Libres).

Le groupe atteint la Bidassoa et commence à traverser par paires, leurs pantalons noués autour du cou. Ils ont de l'eau jusqu'à la taille et Grimes glisse et est emporté par le courant. Il parvient à agripper le vêtement d'un autre homme et peut reprendre pied. Il se rend compte à un moment que Burch, ANCIA et "le moustachu" (d'URSEL) sont également emportés.

Antoine d'URSEL, épuisé et gelé, décède ainsi par hydrocution le 24 décembre 1943 vers 02 heures du matin, à l'âge de 47 ans.

Les deux corps sont retrouvés reposant sous l'eau à Biriatou en face du lieu-dit "San Miguel" le 26 décembre par la brigade de gendarmerie de Behobie. Les Allemands ont emporté tous les documents et objets trouvés sur les deux cadavres. Le docteur REBOUL, de Hendaye, a dressé un certificat de décès en date du 27 décembre. l'inhumation devait attendre l'autorisation de Mont-de-Marsan. Le PV est signé du Maréchal des Logis Chef SOUCARROS.

Leurs corps ont été retrouvés à Biriatou par les Allemands, mais à ce jour on ignore encore le lieu de leur sépulture ultérieure. Un certificat de décès est établi en date du 22 Dec 1943 à Cambridge, Angleterre pour Jim Burch.

Voir également cette page et et celle-ci .

Au sujet de ce dramatique passage du 23 décembre 1943, une nouvelle page est en construction sur ce site.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters