Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 9 décembre 2019.

Stuart Maxwell McGREGOR ("Max")/ NZ 413947 puis 59324
Ormond Road, Napier, Nouvelle-Zélande.
Né le 7 avril 1921 / † ?
Fl/Off RNZAF, RAF 56 Squadron ("Punjab"), pilote.
Lieu d’atterrissage inconnu, mais vraisemblablement proche de la région de Hesdin, Pas-de-Calais, France.
Hawker Typhoon MkIB, JP195, US-K, abattu par la Flak près de la Forêt de Hesdin, Pas-de-Calais, France, lors d'une mission le 3 janvier 1944.
Écrasé en région de Hesdin, Pas-de-Calais, France, à environ 40 km au Sud-Est de Boulogne-sur-Mer
Durée : 5 mois
Arrêté : 6 juin 1944 à Bruxelles sur la fausse ligne KLM.

Informations complémentaires :

McGregor décolle de Tangmere. Nous savons que son Typhoon a été abattu par la Flak, mais ignorons où le pilote a atterri. Il tombe dans une filière du MNB (résistants du Mouvement National Belge). Nous ignorons tout de son parcours entre le 3 janvier et le 1er avril 1944. Arrivé à Bruxelles, il est transmis à Maurice QUERTINMONT au 1493 Chaussée de Wavre à Auderghem, chargé des aviateurs pour le MNB.

Il loge avec Louis Rabinovitz chez Yvonne MEUNIER-LACHAPELLE et sa fille Madeleine, 16½ ans, au 2 Avenue du Blankedelle à Auderghem (voir note en bas de page) du 15 avril au 10 mai 44 (Rabinovitz y était depuis le 1 avril venant aussi de chez QUERTINMONT). Selon les sources, différentes dates et personnes sont repris dans les archives. Les deux aviateurs ont été amenés par Raymond LEFEVRE (du 177 Avenue Émile de Béco à Ixelles), un autre résistant du MNB. QUERTINMONT, quant à lui, le signale logé chez lui "15 jours en mars et 15 jours en avril 44", vraisemblablement du 1er au 15 avril, jour où QUERTINMONT, aidé de Marie Thérèse ELIOT du 1696 Chaussée de Wavre à Auderghem, amène Stuart McGregor chez Yvonne MEUNIER au Café Laiterie de Blankendelle, 110 Rue de l’Homme de Bien, également à Auderghem [Voir Note en bas de page]. Il y reste du 15 au 20 mai, QUERTINMONT le signalant logé chez lui du 15 avril au 10 mai ( ?)…)

QUERTINMONT avait passé McGregor à Fernand VAN STEENBERGEN, Rue de la Natation à Etterbeek, qui avait alors renseigné l’aviateur à Paul et Henriette HELLEMANS au 13 Rue Stévin à Bruxelles le 28 avril 44.

Pris ainsi en charge par EVA ce 28 avril 44, McGregor est remis le 30 avril par HELLEMANS à Jean PORTZENHEIM. Il est pris en photo par André DUCHESNE, du 50 Avenue des Celtes à Etterbeek, en vue de la confection de faux papiers. Selon les archives d’EVA, McGregor avait été pris en charge auparavant par la ligne Félix, dirigée par Charles GUEULETTE. PORTZENHEIM guide McGregor chez Jeanne VANTUYKOM-OTTOY du 2 Rue Martin Lindekens à Woluwé-Saint-Pierre. Celle-ci le confie ensuite à Marcel DAELEMANS [Note : La liste des Helpers belges ne reprend pas de Marcel Daelemans, seulement un Marcel C. C. J. DAELMANS au 15 Oranjestraat, Antwerpen].

McGregor figure sur la liste des aviateurs aidés par Marcel DAELMANS à Anvers, qui était devenu inconsciemment adjoint de Réné Van Muylem, dont il ignorait que c’était un traître belge, un VMann travaillant pour l'Abwehr.

Comme McGregor le racontera plus tard à Michael Moores Leblanc, sans revenir sur les 6 premiers mois de son évasion, Louis Rabinovitz et lui quittent ensemble Bruxelles en train pour Anvers, le 30 mai. Ils y logent chez Yvonne DE RIDDER ("Madame JUDELS") au 85 Koninklijkelaan jusqu’au 6 juin 1944. Curieusement, le baron Harold 't Serclaes (un autre traître belge, V-Mann collaborant avec le Major Paulus de l'Abwehr) les ramène ensuite en auto à Bruxelles. Nous ignorons où ils furent amenés, mais McGregor parle d’un luxueux appartement où ce 6 juin, ils y entendent vers midi sur la BBC les nouvelles du débarquement en Normandie. Selon McGregor, vers 14h00, une voiture vient les prendre (chez Yvonne DE RIDDER) sans qu’ils sachent où on les menait. Le véhicule est arrêté par une patrouille allemande "au Heyzel, près de l'Atomium" peu après 14 heures ce 6 juin. Les Allemands ne posent aucune question au chauffeur ni à son convoyeur et font monter McGregor et Rabinowitz dans leur voiture pour les mener à la Prison de Saint-Gilles. Là, les deux hommes sont séparés. McGregor fait référence à l'Atomium, Quartier du Heysel, ce qui veut dire qu'il est revenu en Belgique après l'Exposition Internationale de 1958. McGregor précise encore qu’à la fin du mois d’août 1944, peu avant l’arrivée des troupes de libération, il a été envoyé au Stalag Luft 3 en Pologne (Sagan/Zagan)…

Comme il ne figure pas à la liste des prisonniers de la RAF, nous avions pensé que McGregor se trouvait à bord du "train fantôme" et libéré à Bruxelles le 3 septembre 1944. Cette information n'est pas confirmée… pas plus que celle qu’il ait été vraiment déporté vers un stalag, bien que dans un récit il se dise "heureux d’être enfin derrière des barbelés" [nous comprenons "plutôt que vivre tout le temps à se cacher, être traqué, craindre des problèmes pour ses Helpers et pour lui"( ?)]…

Note : Le n° 2 de l’Avenue du Blankedelle faisait le coin avec le n° 110 de la Rue de l’Homme de Bien à Auderghem et les MEUNIER y tenaient un café ("Café Laiterie de Blankendelle"). Ces deux rues ont été rebaptisées après la guerre en l’honneur de résistants morts en captivité et sont devenues respectivement, l’Avenue Charles Schaller et la rue Albert Meunier (Albert étant l’époux d’Yvonne et le père de Madeleine – arrêté le 14 juillet 1942 ; décapité à Wolfenbüttel, Allemagne, le 14 juin 1944).

Merci à notre ami Michael Moores Leblanc pour toutes les informations qu’il nous a communiquées à propos de l’évasion et de l’arrestation de Stuart McGregor.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters