Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 5 août 2022.

Ross Lowell REPP / 17068389
Bremer County, Iowa.
Né le 27 novembre 1918, Butler, Jackson County, Iowa / † le 4 février 2001 à Davenport, Iowa.
S/Sgt, USAAF 91 Bomber Group 401 Bomber Squadron, radio et mitrailleur.
Lieu d'atterrissage: Pays-Bas.
Boeing B-17 G Flying Fortress, 42-37737, LL-K / "Tennessee Toddy", abattu lors de la mission du 10 octobre 1943 sur Münster.
Écrasé à Broekland, ± 8 km au nord-est d'Apeldoorn, (Gelderland), Pays-Bas.
Durée : un mois
Arrêté : À Liège.

Informations complémentaires :

Rapport de perte d’équipage MACR 1941.

Ross Repp est de l'équipage de Arthur Horning, Robert De Ghetto et de Stanley Lepkowsky. Leurs coéquipiers :
Pilote, 2 Lt Earl R. VERRILL, prisonnier au Stalag 3A ; Copilote, 2 Lt Joseph ROSE, prisonnier au Stalag 3A, arrêté le 12 octobre 43 ; Bombardier, 2 Lt John A LILLEY, tué ; Mécanicien, S/Sgt Roy M. JACKSON, prisonnier au Stalag 17 à Krems en Autriche ; Mitrailleur ventral, S/Sgt Gilbert L. TAFT, prisonnier au Stalag 17 de Krems ; Mitrailleur latéral, S/Sgt Paul LORMAN, prisonnier au Stalag 17 de Krems.

Repp n'appartenait pas à l'équipage habituel de Horning et était en remplacement lors de cette mission.

Il saute en parachute et atterrit en Hollande. Des civils l'amènent à une ferme où il se cache pendant deux jours. On lui donne des vêtements et, durant les trois semaines qui suivent, il est transféré vers plusieurs autres adresses, à pied, à vélo, en train, en automobile, la plupart de ses déplacements se faisant de nuit, ce qui a rendu difficile sa mémorisation des lieux.

A la mi-novembre [ce devrait être octobre, voir (*) ci-dessous], Ross Repp est signalé comme se trouvant à Roermond, toujours en Hollande, où il rencontre un lieutenant américain, descendu comme lui le 10 octobre (Eldon Broman, cité par Gaston MATTHYS). Ils restent à Roermond chez Henri et Jeanne LOVEN au 90 Willem II Singel jusqu'au 5 novembre 43. Y sont aussi : William Whitlow et John Ashcraft.

Ils quittent tous Roermond pour Neeritter où ils rencontrent le Résistant Renier VAN DE VIN (130 Haardstraat, Neeritter) qui les cache jusqu'à minuit le 6 novembre lorsque Theodor FLORQUIN vient chercher les quatre aviateurs. Il les guide jusqu'à sa maison à Geistingen, juste passé la frontière belge. La liste des Helpers belges, établie après la guerre, reprend FLORQUIN à Ophoven au 14 Steenweg.

De là, Pieter KOOLEN, un policier habitant Dorpstraat à Ophoven, guide les quatre hommes chez Jean HILVEN au 74 Genitsstraat à Meeuwen pour que celui-ci les mène chez Gertrude HENDRICKX à Maaseik. [La liste des Helpers belges reprend une Gertrude HENDRICKX à la Dorpstraat à Ophoven.] Broman, quant à lui, reste caché là jusqu'au 23 novembre pour être ensuite guidé jusqu'à Liège par Léopold et Anna ERCKENS (du 95 Langstraat à Elen, entre Maaseik et Dilsen-Stokkem). Les deux aviateurs (Broman et un autre, qui ne semble pas être Repp…) font route vers Maaseik. A la fin novembre (ce serait plutôt octobre si Repp est du voyage…), ils se trouvent à Liège où ils sont menés un jour en fin d'après-midi au 1er (2e?) étage d'un immeuble à appartements où ils rencontrent deux sergents de l'US Air Force qui y étaient arrivés peu de temps auparavant. Leur guide, un résistant, assez petit et mince, parlait français, anglais et ce que Repp pense être du néerlandais.

Les aviateurs explorent les lieux et constatent, pas à leur aise, que la seule issue en cas de besoin est l'escalier par lequel ils ont eu accès à l'appartement. Ils s'installent au salon, leur guide va dans la cuisine préparer de quoi manger, l'un des sergents se rend aux toilettes au rez-de-chaussée. Soudain, le guide se rue sur le palier, crie un avertissement, sort un pistolet automatique et tire cinq ou six coups en direction de SS allemands montant l'escalier. Les SS ripostent en tirant, sans toucher personne, alors qu'ils redescendent les escaliers, tandis que le guide saute par la fenêtre de la cuisine, atterrit sur le toit d'une remise et s'échappe en courant.

Le bâtiment avait été manifestement surveillé et les allemands avaient vu entrer le guide belge et les quatre hommes. N'en voyant que trois à l'étage, ils cherchent le quatrième qu'ils retrouvent en bas. Les quatre aviateurs, craignant pour leur vie car ils sont habillés en civil, sont alignés contre le mur du salon et voient revenir le guide peu après, le visage gonflé et tuméfié. Ils pensent que c'est davantage dû à la brutalité des SS qu'à une éventuelle chute.

(*) Il semble y avoir confusion dans les lieux et les dates, car selon le rapport allemand KU 248 dont copie dans le MACR 1941, Ross Repp aurait été arrêté le 8 novembre 1943 :


Arrestation de Repp selon le MACR

Les trois sous-officiers sont séparés du lieutenant et sont amenés à la prison de Saint-Gilles à Bruxelles, où ils sont placés dans une même cellule exigüe. Le lieutenant arrive bientôt lui aussi et est mis dans la cellule voisine. Ils sont questionnés quasi quotidiennement quant à l'identité de leurs helpers. Comme les autres, Repp se contente de décliner nom, grade, n° de matricule. Peu de temps avant Noël, le lieutenant et les trois sergents sont conduits en train vers le centre d'interrogation de la Luftwaffe, le Dulag Luft de Oberursel près de Frankfurt. Comme des bombardements de la RAF avaient touché Frankfurt et que beaucoup d'appareils avaient été abattus, le flux de nouveaux prisonniers fait que par manque de place, nos quatre aviateurs sont dirigés vers un autre camp que celui qui leur était destiné, toujours dans la région de Frankfurt.

Après avoir passé la Noël ensemble dans ce camp, les trois sergents, dont Repp, sont transférés au Stalag XVIIB près de Krems, Autriche. Repp quant à lui se retrouve dans le Bloc 16B de ce camp.


Repp, une photo du livre de Arthur Horning.

Ross L. Repp repose au Fairview Cemetery à Waterloo, Black Hawk County, Iowa.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters