Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 16 novembre 2019.

Charles Stanton BOWMAN /37432836
111 South 3rd Street, Marshalltown, Iowa, USA
Né le 9 octobre 1920 à Marshalltown, Marshall County, Iowa / † le 22 juillet 1973 à Rock Island, Illinois, USA
T/Sgt, USAAF 445 Bomber Group 703 Bomber Squadron, 1er mécanicien/mitrailleur latéral droit (ou mitrailleur dorsal, selon une autre page du MACR…)
Lieu d'atterrissage : vers 13h30 près de Perwez, Brabant Wallon, Belgique.
Boeing B-24H-1-CO Liberator - 41-29118 - IS-I / "Nine Yanks and a Jerk", abattu vers 13h30 lors d'une mission vers Zwickau et Oschersleben le mercredi 12 avril 1944, revendiqué par le Ltn. Waldemar Radener, Commandant du 7./JG 26.
Écrasé à l'arrière de la chaussée de Wavre et du quartier du Culot à Thorembais-Saint-Trond
Durée : 5 mois.
Camps Marathon : Bellevaux et Acremont

Informations complémentaires :

Rapport de perte d’équipage MACR 3829. Rapport d'évasion E&E 1987 (Disponible en ligne).

L'appareil décolle de Tibenham vers 10h00, mais la trop forte couverture nuageuse et les très denses traînées de condensation de la formation entraînent un abandon de la mission. Les appareils de la 2nd Bomb Division, dont fait partie le 445th Bomb Group, font demi-tour au-dessus de la frontière allemande et vers 13h30 subissent l'attaque de nombreux chasseurs Me 109s. Le 41-29118 est touché à plusieurs reprises. Trois moteurs sont hors d'usage, des incendies se déclarent, les systèmes électrique et hydraulique sont morts.

Deux hommes seront tués : le mitrailleur arrière S/Sgt Martin E. Clabaugh et l'opérateur radio T/Sgt Frederick J. Cotron, qui, empêtré dans son parachute, perdra la vie en touchant le sol. Il sera inhumé à Perwez, où ses co-équipiers Schleichkorn et Pritchett iront se recueillir sur sa tombe. Après la guerre, le corps de Cotron sera rapatrié aux Etats-Unis. Martin Clabaugh, lui, repose au Cimetière Américain d'Henri-Chapelle en Belgique.

Trois autres hommes seront arrêtés : le copilote 2nd Lt James E. Barnett, le mitrailleur gauche S/Sgt Charles C. Harpin et le mitrailleur dorsal S/Sgt Raymond J. Ouellette.

Outre Charles Bowman, quatre autres réussiront à s'évader : le pilote Lt Samuel Schleichkorn, le bombardier 2nd Lt Robert Pritchett, le navigateur 2nd Lt Lloyd Hermanski et le mitrailleur ventral Robert Augustus.

Bowman saute à environ 3.800 m et il est immédiatement aidé à Perwez par "Loucy" (Lucie) LANGLEY, sa mère et son frère (35 Rue de la Station), qui le mènent trois minutes après son atterrissage auprès de Hermanski et Pritchett tombés à proximité. Les trois aviateurs sont rapidement menés vers une grange où ils se cachent.

Selon des renseignements communiqués par notre ami, le regretté Régis Decobeck, Bowman ainsi que son pilote Schleichkorn, Hermanski et Pritchett sont initialement pris en charge par une section de l'Armée Secrète de Perwez dirigée par Oscar LENGLEZ.

Dans son rapport d'évasion, Bowman déclare qu'il est hébergé, nourri et habillé pendant deux mois et demi par Adelin et Juliette "Mandelais" (MANDELAIRE) à Tourinnes-Saint-Lambert, près de Walhain, de braves gens qui ne demanderont absolument rien en échange. La liste des Helpers belges reprend bien Adelin MANDELAIRE au 1 Rue Saint-Lambert à Tourinnes-Saint-Lambert, qui s’est vu octroyer une somme, non-sollicitée, de 7900 FB. Dans son rapport, Bowman demande également une mention honorable pour l'aide apportée par le Commandant de Gendarmerie de Nil-Saint-Vincent, près de Walhain (Dans son propre rapport, Schleichkorn précise qu'il s'agit du gendarme Léon BOGART).

Bowman signale, sans donner de dates ni le détail de son itinéraire, que vers la fin juillet, il se trouve au Sud de Namur et est rejoint là par d'autres évadés, Donald Harrison, Richard Irwin et Woodrow Tarleton.

Bowman rapporte qu'à un certain moment, roulant à vélo vers les Ardennes avec un guide, il prend une mauvaise route et son guide l'abandonne. Il tombe ensuite sur un point de contrôle allemand au bord de la Meuse mais parvient à l'éviter. Plus loin, son vélo tombe en panne et il doit marcher en poussant son vélo pendant 38 km avant de pouvoir le faire réparer. Pendant ces deux jours, il n'a que deux tartines pour seule nourriture. Il passe par Gedinne et, à Porcheresse, il demande à un prêtre un endroit pour dormir, qu'il partagera cette nuit là avec trois mendiants.

Bowman réussit finalement à entrer à nouveau en contact avec l'organisation et peut poursuivre sa route et il rapporte qu'au total, il aura roulé plus de 150 km à vélo. Il arrive finalement au camp de Bellevaux dans la forêt où il retrouve entre autres ses co-équipiers Schleichkorn, Pritchett et Hermanski. Transférés ensuite sur le camp d'Acremont, ils seront libérés le 8 septembre par une unité avancée des troupes américaines. Bowman est interviewé à Londres le 11 septembre 1944 par l'I.S.9.

Charles Stanton Bowman repose au Rock Island National Cemetery à Rock Island, Illinois, USA.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters