Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 9 octobre 2017.

Jacob John DALINSKY / 13081308
124 East Birch Street, Hazleton, Pennsylvanie, USA.
Né le 29 novembre 1915 à Hazleton, Luzerne County, Pennsylvanie / † le 15 avril 1982 à Waterbury, Connecticut.
S/Sgt, USAAF 94 Bomber Group 331 Bomber Squadron, mitrailleur de flanc gauche.
atterri dans un champ dans la région de Lummen, Limbourg belge.
Boeing B-17F-BO Flying Fortress, 42-30389, QE-Z / "Dear Mom", abattu le vers 11h30 par un chasseur du I./JG26 (Hauptmann Karl BORRIS) le 17 août 1943 lors d'une mission sur Regensburg.
Écrasé près de Lummen (Limbourg belge).
Durée : 5 mois
Passage des Pyrénées : le 13 janvier 1944.

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 323. Rapport d'évasion E&E 342 disponible en ligne.

L’appareil décolle à 06h00 de Rougham/Bury St Edmunds. En route vers l’objectif et à environ 1h½ de celui-ci, alors qu'il survole la région proche de la frontière allemande, il est attaqué de front par le chasseur allemand. Le "Dear Mom" est coupé en deux par les obus, une aile est arrachée et, l'appareil en perdition, le pilote donne l'ordre de l'abandonner. L'avion explose peu de temps après et seuls l'opérateur radio et les hommes se trouvant dans la partie arrière en réchapperont.

Il y a 6 tués : le pilote, 1er Lt Bernard W. Nayovitz ; le copilote 2nd Lt James F. Smith Jr ; le navigateur 2nd Lt Murlyn F. Burnett ; le bombardier 2nd Lt Robert P. Allison ; le mitrailleur dorsal T/Sgt Albert V. Beyke et le mitrailleur ventral S/Sgt Jack H. Loveless. Ils seront tous initialement inhumés le 20 août 1943 au cimetière de la base militaire de Saint Trond / Sint Truiden. Quatre d’entre eux reposent à présent au Cimetière Américain de Neupré en province de Liège, les corps de Bernard Nayovitz et Albert Beyke ayant été rapatriés aux Etats-Unis.

L’opérateur radio T/Sgt Arthur McDonnell, blessé, sera arrêté et conduit à l’hôpitall de Leopoldsburg.

Outre Jacob Dalinsky, deux autres hommes parviendront à s’évader, le mitrailleur droit Beverly Geyer ainsi que le mitrailleur arrière James Tolbert.

Dalinsky saute à 5500m d’altitude, il compte jusqu’à 3 avant d’actionner l’ouverture de son parachute et voit son avion exploser 2 ou 3 secondes après, l’onde de choc l’atteignant brutalement. Il aperçoit deux parachutes sous lui, tente de s’orienter vers un bois et voit une partie de l’aile du B-17 au sol sous lui. A peine atterri dans un champ, il dissimule son parachute, son harnais et sa Mae West sous des broussailles dans un fossé et, entendant des voix qui s’approchent, va se réfugier dans le bois. Un garçon et son chien s’approchent de lui, le garçon regarde fixement, sans bouger ; un homme les rejoint bientôt, d’autres gens arrivent à vélo, commencent à s’attrouper et Dalinsky préfère quitter les lieux, se dirigeant vers des marais jusqu’à ce que le jeune garçon arrête de le suivre.

Il ôte sa combinaison de vol chauffante, la cache dans un taillis et s’abrite jusqu’à 20 heures. Ayant consulté la carte de son kit d’évasion dans l’après-midi, mais ignorant où il se trouve, il décide de s’orienter vers l’ouest. Après une marche à travers champs, il s’arrête vers minuit pour se reposer. Avant l’aube du 18 août, il se met en route et, après environ 30 minutes, croise un garçon de 13 ans et une fille de 9 ans marchant dans un sentier. Il continue sa marche et ne se rend compte qu’ils l’avaient suivi que lorsqu’arrivé près d’une maison assez grande, il se retourne et les aperçoive. Les enfants le suivent encore un bout de chemin, l’aident finalement à trouver une source où il peut se désaltérer et après les avoir questionnés quant à l’endroit où il se trouvait ("Germany ?", "France ?"), la fille le comprend et elle lui apprend qu’il se trouve en Belgique. Elle lui demande s’il a faim et les enfants le quittent. Très peu de temps après leur départ, un ouvrier passe par là, s’arrête, demande "American ?" et devant la réponse affirmative et le geste de faim que lui montre Dalinsky, il ouvre sa valise dont il sort des tartines. L’homme, qui paraît assez nerveux, le quitte sans qu’il échange d’autres paroles. L’un des 2 enfants revient environ ¼ d’heure plus tard, accompagné d’un homme, qui n’a pas l’air à son aise non plus. L’homme lui montre de quel côté se trouve l’Allemagne et lui fait comprendre qu’il y a beaucoup de soldats allemands dans la région.

L’homme lui dit d’aller se cacher dans une zone boisée, où il reviendra vers 20h00. Méfiant, Dalinsky se trouve une autre cachette non loin de là, d’où il pourra observer le retour de l’individu, qu’il craint de voir revenir accompagné de soldats allemands. Il est surpris de revoir l’homme en début d’après-midi et ignore comment celui-ci avait pu deviner où il s’était déplacé. L’homme lui donne quelques cigarettes et répète qu’il repassera vers 20h00. L’homme revient à l’heure dite, accompagné de deux autres. Ils lui ont apporté des vêtements civils et, après que Dalinsky se soit changé, l’un des hommes l’emmène, assis sur le guidon de son vélo. Arrivés à la maison de son guide, il y est questionné par encore un autre homme. La partie dactylographiée du rapport E&E s’arrête là en indiquant qu’à partir de ce moment-là, son évasion est organisée.

La partie manuscrite du rapport, assez difficilement déchiffrable et ne donnant au mieux que des prénoms, vrais ou d’emprunt, nous apprend que son trajet à vélo a duré 15 minutes et qu’il est arrivé à un village où il a été mené à un complexe de 12 ou 15 maisons en briques. Dans l’une d’elles, on lui fait remplir un questionnaire ; il le remplit, n’y indiquant que son nom, son n° de matricule et son adresse et voit qu’on le glisse dans une enveloppe. Dalinsky remet la seule photo qu’il a dans son kit d’évasion. Il reste 3 jours dans cette maison. Le 20 août au matin, un jeune homme arrive avec 2 vélos et Dalinsky le suit à distance en direction de Hasselt. Il voit son premier soldat allemand, gardant un pont, avant d’être mené à un garage où il apprend que son guide est ébéniste. Deux autres jeunes ouvriers sont là, en congé ce jour-là. Dalinsky y reste toute la journée et dans la soirée un jeune homme et une jeune fille viennent le chercher pour le conduire à un appartement, lui disant que son départ était prévu pour le lendemain.

Le lendemain, 21 août, le propriétaire de la menuiserie arrive et le conduit à Liège en tram ou train. Il loge une nuit à Liège et plus tard, rencontre une dame et 3 hommes, dont 2 Américains (dont il ne cite pas davantage les noms). Marchant dans la ville, un ou une autre guide les rejoint, accompagné(e) d’un autre Américain, un capitaine de l’USAAF (bombardier ou navigateur). Un homme âgé d’environ 65 ans emmène alors tous les Américains en tram vers un faubourg de Liège. Descendu du tram, le groupe marche environ 3km et arrive à une ferme où les hommes sont accueillis par un homme assez âgé, son épouse, leur fils de 32 ans (une fille habite Liège et parle l’anglais).

Dalinsky reste dans cette ferme jusqu’au 24, jour où il retourne à Liège où on le mène à une maison où il rencontre un aviateur anglais, Anthony Reynolds [Il s'agit du Sgt Anthony J.A. REYNOLDS / 1196437 - SPG 3319/1835.- Halifax DK229 du 428 Squadron (NA-W) touché par la Flak lors de la mission 9-10 juillet 1943 sur Gelsenkirchen. Le pilote, S/L F. H. BOWDEN, DFC & Bar, donne l'ordre d'évacuer l'appareil, fortement endommagé, au-dessus de Cologne. Il stabilise l'avion pour permettre les sauts de l'équipage, mais ne peut sortir du cockpit et meurt dans le crash. De Paris, Reynolds participe à l'échec de la ligne Fanfan à Quimper en Bretagne en octobre 43, puis rentre via Toulouse, Pau et arrive en Espagne près d'Uztarros, et arrive à Gibraltar. Reynolds rentre à Whitchurch, Angleterre, le 15 mars 1944. Le 26 mai 1944 à 10h30, à la base de Tarrant Rushton dans le Dorset, il donne une conférence sur le thème de l'évasion après avoir été abattu au-dessus du territoire ennemi...]

Le 24 août, Dalinsky et Reynolds sont conduits vers la gare de Liège où ils rencontrent une dame âgée de 45 ans, Madame "Mueller", qu’ils suivent dans le train qui les mène à Huy où elle les guide jusque chez elle à quelques centaines de mètres de la gare. Selon nos informations, il s’agit non pas de Mueller, mais de Mme MEUNIER, habitant avec son mari Max MEUNIER au 1 Avenue Albert Ier à Huy, à 300m de la gare. On cite également Georgette ROMAINVILLE (55 Rue des Jardins, parallèle à l’Avenue Albert Ier à Huy) comme les ayant aidés à Huy.

Dalinsky et Reynolds restent 7 semaines chez les MEUNIER, un baron, apparemment chef d’une organisation de Résistance, y logeant également. Le baron n’a rien à voir avec leur évasion. Un jeune homme assez grand et corpulent, le beau-frère de Mme MEUNIER, chargé apparemment de s’occuper d’eux, leur apporte de nouveaux vêtements et un jour, vient les chercher pour les conduire en train à Bruxelles. Il les mène jusqu’à une église où Dalinsky et Reynolds rencontrent "Félix" (Charles Gueulette), également connu comme "Victor". Celui-ci vérifie tout ce qu’ils ont dans leurs poches, prend tout l’argent de Dalinsky - 1700 francs - ne leur laissant que des cigarettes.

L’un des guides de l’organisation de "Félix" conduit alors les deux aviateurs en train à Gand / Gent et les mène à une maison où habitent un homme parlant anglais, son épouse et leur fille. Ils y restent loger une nuit avant d’être pris en charge le lendemain par un autre homme, parlant lui aussi l’anglais et qui les mène à un café sur la frontière belgo-française. Ils passent par une porte arrière et ne sont pas contrôlés par les gardes. Ils arrivent ainsi à Tourcoing où ils sont menés à la maison d’un gendarme français, chef de la police de Tourcoing avant la guerre, mais redevenu simplement gardien de la paix. L’homme se prénomme Gaston, est marié et a une fille, une brunette d’environ 17 ans.

Les deux aviateurs logent 5 ou 6 jours chez ces gens. Ils y reçoivent de nouveaux faux papiers, portant la même photo qu’auparavant, de nouveaux vêtements, trop petits selon Dalinsky, et sont emmenés un matin par une jeune fille, "Simone", venue de Paris. Il s'agit de Simone MICHAUT, qui les mène en train à Paris. Ils la suivent jusqu’à une maison. Simone sonne, quelqu’un descend et il s’ensuit une longue discussion, suite à quoi Simone emmène les deux aviateurs à pied jusque chez Gilbert VIRMOUX au 5 Rue Saint-Merri, Paris 4ème. Ils logent là une nuit et le lendemain ils sont guidés vers une église où ils rencontrent un guide, boitant d’une jambe, qui les conduit chez un docteur. Celui-ci n’est pas souvent à la maison et Dalinsky reste chez lui pendant 6 jours. Entretemps, de nouvelles photos sont faites et Dalinsky précise que Reynolds va loger ailleurs.

L’homme boiteux passe chercher Dalinsky pour le mener à la maison d’un autre médecin qui, peu après, le conduit chez un 3ème docteur où il loge une nuit. Le lendemain, le 2ème médecin vient le chercher pour le conduire à une gare de métro où il est confié à un autre guide. Celui-ci le mène au bureau d’un prêtre, dans la salle d’attente duquel Simone MICHAUT lui apporte ses nouveaux papiers. Il est prévu que Dalinsky prendrait le train de 22h00 pour Quimper avec un ou une autre guide. Il rencontre un ou une autre guide à la gare. Le rapport de Charles Bailey mentionne qu’il voyage en compagnie de William Quinn ainsi que de Dalinsky et Reynolds.

Après un voyage de 10 heures, le groupe arrive à Quimper et se rend dans un café proche de la gare où ils voient une trentaine d'autres évadés dans une arrière-salle. Selon le rapport de Dalinsky, c’est dans ce café que Reynolds et lui rencontrent Bailey et Quinn… Les 6 hommes déambulent alors (en camion ?) dans la ville, Quinn et Bailey passant par une église avant d'arriver à une maison à l'étage de laquelle on leur servira un repas et où ils pourront se reposer un peu sur des matelas dans une remise. Ils s'y retrouvent plus tard avec Dalinsky, Reynolds et deux autres aviateurs britanniques.

Dalinsky rapporte que Bailey et lui sont ensuite guidés vers la maison cossue d’une dame, 38 ans, assez petite, cheveux bruns, aidée d’une servante. Ils y seront rejoints par Quinn, Reynolds et les 2 britanniques, les six hommes restant là pendant 3 jours. Un dimanche matin, arrive "Fan-Fan" (Yves LE HENAFF, de Quimper), qui les mène à la maison de son père. "Fan-Fan" leur demande s'ils connaissent "Victor" ou "Félix" (Charles Gueulette) et lorsque les Américains leur disent qu'ils ont été aidés par "Félix", "Fan-Fan" leur apprend que "Victor" et lui sont un seul et même homme. Quinn et Bailey sont séparés des autres et placés dans une pièce au-dessus d'une conserverie de poissons gérée par "G", un homme petit aux cheveux noirs, portant lunettes, parlant parfaitement l'anglais et dont on dit qu'il était Lieutenant de Vaisseau dans la Marine française.

Les évadés restent cachés durant 7 à 10 jours. Les plans pour les évacuer par caboteur depuis une plage de Bretagne doivent être revus suite à un accident lors de l'évacuation d'autres hommes par cette voie et les évadés sont renvoyés en train sur Paris. Dalinsky, Bailey, Quinn, Reynolds et les 2 autres sont guidés jusqu’à la gare de Quimper par Yves LE HENAFF et c’est un ou une autre guide qui les accompagne jusque Paris… Dalinsky rapporte qu’ils y sont accueillis par un jeune couple et il semble que Reynolds et lui soient séparés des autres, ces derniers allant loger chez ce jeune couple. Le rapport de William Bailey est plus détaillé et précise que le groupe a été accueilli à la gare à Paris par M. "Lagos" et sa femme. Il s’agit de Haralambos LAGOS, de nationalité grecque. Né aux USA, cet homme vivait en France et donnait des cours de langues, dont l'anglais à des Allemands. Le couple LAGOS conduit Quinn, Bailey, Dalinsky et Reynolds chez eux au 63 Rue de l’Amiral Mouchez à Paris XIIIème. Ils y restent 8 ou 9 jours (Dalinsky parle de 6 jours…), sous le couvert de l'organisation de Mlle BOURGEOIS, professeur de philosophie, une femme au cœur d'or selon le rapport de Bailey, qui ajoute que selon LAGOS, elle finançait les opérations de sa propre poche, l'organisation étant financièrement exsangue.

Le rapport de Dalinsky mentionne une Régina, institutrice, l’une des deux jeunes guides féminines auxquelles "ils" (Reynolds et lui ou tous les six ?) sont confiés par le jeune couple à la gare à Paris… Il mentionne le château de La Fortelle, également cité par Bailey. Ce dernier précise que l’endroit avait été choisi par l’organisation pour s'y préparer, surtout physiquement pour la suite de leur évasion. Ce château était situé à Rozay-en-Brie en Seine-et-Marne, à 60 km au Sud-Est de Paris. Il était loué par le groupe de Résistance de Madeleine DAVY et servait principalement à y cacher des jeunes gens et des hommes qui auraient dû partir pour le travail obligatoire en Allemagne, mais aussi, à l'occasion, des aviateurs alliés lorsque les filières d'évasion se trouvaient momentanément sans débouchés, ce qui était vraiment le cas à l'époque.


Le château de la Fortelle à Lumigny-Nesles-Ormeaux,
au nord de Rozay-en-Brie (détruit après la guerre).

Arrivés au château, la comtesse pense qu'ils sont français. La propriété, inoccupée, est gérée par des femmes membres de l'organisation. Dans son rapport, Bailey mentionne les noms d'autres évadés qui s'y trouvent avec eux : le 2nd Lt James E. Armstrong (pilote du 41-24507 - 384 Bomb Group - évacué via la Bretagne en janvier 1944 - E&E 339), le mitrailleur arrière William C. Howell (évacué par la Ligne Bourgogne vers les Pyrénées - janvier 1944 - E&E 328), Paul MacConnell (du même avion que Howell), Andrew Lindsay, Harold Sheets, et Gary Hinote.

Dalinsky indique qu’il est resté 11 jours au château, l’approvisionnement en nourriture étant assuré par différentes jeunes filles. Il mentionne que William Quinn et lui ont quitté le château avec Regina, qui les mène en bus jusqu’à une gare où Dalinsky dit qu’ils rencontrent Reynolds et Bailey. Arrivés à Paris, ils se rendent à un café où ils rencontrent une institutrice de 38 ans aux cheveux foncés, Mlle BOURGEOIS et un peu plus tard le jeune homme d’un couple qui "les" avait d’abord guidés dans Paris…Selon Dalinsky, Bailey et Quinn suivent cet homme, tandis que Regina conduit Dalinsky et Reynolds vers un appartement dans le quartier de l’Université, les autres allant ailleurs.

Dalinsky et Reynolds restent loger 6 jours dans cet appartement jusqu’à ce qu’ils soient guidés vers les bureaux d’une espèce de quartier-général où ils voient à nouveau Mlle BOURGEOIS. Une dame âgée vient les y prendre pour les conduire chez un couple âgé, chez qui vit leur fille et son jeune fils. Sa logeuse, recherchée par la Gestapo, parlait un peu l’anglais. Reynolds n’accompagne pas Dalinsky lorsque cette dame conduit Dalinsky chez un couple dont la femme était née en Angleterre. Il donne le nom de ce couple comme étant "Mr et Mme De Bon", cette dernière ayant travaillé à l’ambassade américaine à Paris. [ Le seul nom semblable dans la liste des Helpers français est M. DEBON au 19 Place de la Madeleine, Paris 8ème… ?]

Il reste chez ces gens d’un mercredi à l’autre (par déduction, du 15 au 22 décembre) jusqu’à ce que la dame âgée vienne le rechercher pour le mener, après une longue marche, jusqu’à une station de métro où elle le confie à un jeune homme de 18 ans. Celui-ci le conduit à l’appartement de deux dames, toutes deux institutrices, à 2 blocs de la Tour Eiffel. Il mentionne l’une d’elles comme étant "Mlle SIMON". Il doit s'agir de Simone MICHAUT, Villa Boileau, 18 Rue Molitor à Paris XVIe.

Dalinsky reste loger 3 jours dans cet appartement, qu’il quitte au soir de Noël 1943, accompagnant un jeune guide qui le mène à la gare, où il revoit Regina, avec deux autres aviateurs américains rencontrés au château. Regina lui annonce qu’il y a un changement de plans et elle le mène jusqu’à une maison (chez Gilbert VIRMOUX au 5 Rue Saint-Merri, Paris 4ème) où il revoit Reynolds et rencontre Andrew Lindsay (cité plus haut, au château), Stanley Alukonis ainsi qu’un pilote de la RAF et un autre Américain.

Les six hommes logent dans cette maison jusqu’au lendemain. Au matin, un jeune guide de 18 ans vient les chercher pour les conduire vers un bel appartement où loge une autre institutrice, cousine de "Mlle SIMON". Après une semaine, Dalinsky quitte l’appartement et est guidé par un autre jeune homme de 18 ans qui le mène à une station de métro où il voit à nouveau Regina ainsi que la dame âgée qui logeait Reynolds. Il retourne avec elle au bureau à deux blocs de là et y rencontre Howard Keenan, Steve Krawczynski et Lloyd Wilson.

Dans un autre bureau, il rencontre un homme de 40 ans, le chef de l’organisation, petite moustache, cheveux châtain, 1m65, taille moyenne, parlant bien l’anglais (Jacques LE GRELLE). Ensuite, Dalinsky et Wilson sont menés par la dame âgée chez un couple âgé, leur fils, sa femme et leur enfant, chez qui ils restent 3 jours. Ayant reçu d’autres vêtements, la dame âgée conduit Dalinsky, Lloyd Wilson et Howard Keenan auprès du chef à moustache. Ils font la connaissance de deux guides féminines, que Dalinsky accompagne seul dans un restaurant. Il rapporte qu’ensuite on l’a conduit à une gare où il a pris un train en direction de Bordeaux. On lui avait entretemps préparé de nouveaux papiers sans pouvoir utiliser la photo de son kit d’évasion, car ne convenant pas.

Arrivé à Bordeaux, il est pris en charge par "Robert" (= Marcel ROGER), 23 ans, qui l’accompagne en train en direction de Dax. Au cours du voyage, dont font partie Wilson et Keenan, des contrôleurs allemands montent à bord et procèdent à la vérification des identités. Howard Keenan ne peut répondre en français et on le fait descendre du train, qui redémarre sans lui. Il finira la guerre au Stalag Luft 4 en Allemagne.

Robert Poreye dit avoir fait le trajet de Paris à la frontière espagnole avec Dalinsky, et prétend l'avoir guidé. Mais Dalinsky et d’autres évadés sont en fait guidés par Marcel ROGER (Jean-François NOTHOMB est à Bruxelles) de Dax jusque Bayonne où les hommes sont séparés. Dans son rapport, Dalinsky indique qu’arrivés à Dax, Wilson et lui reçoivent des vélos et roulent pendant 50 km jusqu’au sud, à l’extérieur de Bayonne. Il mentionne qu’ils restent la journée et 2 nuits dans un café. Il s’agit de l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA à Sutar, faubourg de Bayonne.

Dalinsky mentionne un trajet à vélo vers une ville côtière où ils rencontrent "Robert", dans une maison et lui remettent leur argent et pièces d’identité. Il parle de "Robert", un guide âgé et d’un homme dans une ferme, avant le passage vers l’Espagne, sans autres détails. Il indique que Wilson et lui passent les Pyrénées le 14 janvier 1944.

Ils sont effectivement du 91e passage de Comète, avec Marcel ROGER pour seul guide, par la ligne partant de Saint-Jean-de-Luz.

Dalinsky poursuit en indiquant qu’arrivés à Irun, Wilson et lui prennent un train jusque San Sebastian où ils rencontrent Robert Sheehan qui a passé les Pyrénées quelques jours plus tôt. Une voiture de l’ambassade les conduit à Madrid où ils passent 3 jours avant d’être pilotés vers Séville. Ils prennent un bateau norvégien, le "Boreas" et arrivent à Gibraltar le 22. Jacob Dalinsky quitte Gibraltar par avion le 25 et arrive à Farnborough en Angleterre le 26 janvier 1944.

Jacob Dalinsky repose au Saint James Cemetery à Naugatuck, New Haven County, Connecticut.

Pour des détails complémentaires sur tous les membres de l’équipage, voir http://aircraft-crashes-belgium.jouwweb.be/94-bg-331-bs-b17-f/bemanning2/james-w-tolbert

Date de naissance reprise sur sa Draft Card de 1940 :



(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters