Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 21 mars 2019.

Léon Oscar Joseph PREVOT /84285.
6 Rue Blairiau à Solre-sur-Sambre
Né le 6 janvier 1916 à Tours, France / † le 28 avril 1994
Sqn/Ld, RAF 122 Squadron, Fighter Command (Chasse), Pilote
Vickers Armstrong Supermarine Spitfire Mk IX, BM266, MT-? abattu le 30 juillet 1942 lors d'une mission "RAMROD" sur la France
Atterrissage forcé à environ 7 km au Sud-Est de Saint Omer, France
Durée : 13 semaines.
Passage des Pyrénées : le 5 octobre 1942.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG WO 208/3311/910 (incomplet).

Via la France et le Maroc, Léon Prévot rejoint tôt l'Angleterre et la RAF, où il est d'abord instructeur sur bimoteur. Le 8 octobre 1940, alors qu’il sert à bord d’un Blenheim dans le 235 Squadron Coastal Command (protection des côtes britanniques), il abat son premier avion allemand, un Heinkel, près des côtes de Cherbourg, lors d’une mission de protection de convoi et reconnaissance au-dessus de la Mer du Nord.

Un récit de pilote français en parle en termes élogieux à cette page. Il passe ensuite à la chasse sur Spitfire.

Lors de la mission du 30 juillet 1942, Léon Prévot abat un chasseur Fw190, mais est lui-même descendu. Blessé, il rejoint Bruxelles, où des amis le cachent et le soignent pendant environ 3 semaines.

Du 1er août au 18 septembre, il loge chez une veuve, Leona FRANCQ au 1120 chaussée de Ninove (près du Quartier de Moortebeek à Molenbeek-Saint-Jean, Bruxelles). Le 2 août, René GOES, un ami de Leona FRANCQ, le conduit chez Mme LAGRANGE. Cette dame lui présente à un DE BILDE, qui est appelé "le chef", qui lui recommande de rester chez les FRANCQ à Molenbeek. La liste des Helpers belges, établie après la guerre, reprend un Henri DE BILDE (parfois orthographié Henry), du 8 Avenue Edgard Tytgat, Woluwe-Saint-Pierre, déporté et prisonnier n° 44764 au Aussenlager Ansbach, KL Flossenburg où il est décédé le 8 avril 1945 à l’âge de 32 ans. La Medal of Freedom (USA) lui a été attribuée à titre posthume en avril 1947.

Le 10 septembre, DE BILDE le conduit à Charleroi, où ils rencontrent dans un café un des anciens camarades de Prévot, BIERNAUX, qui lui dit travailler pour les services de renseignement. [Il s’agit de Franz BIERNAUX, capitaine ARA du réseau Luc-Marc, qui avait été chargé dès décembre 1942 par Max LONDOT d’établir des contacts avec la France. Assurant, avec son équipe, le courrier entre Bruxelles et Paris, puis l’Espagne, il revenait justement de France pour voir LONDOT dans le bureau central du Service installé à la blanchisserie au 138a de la Rue Philippe Baucq à Etterbeek, Bruxelles. Le groupe était traqué par le traître Adolphe Manet, travaillant pour la SD (Sicherheidsdienst) et Franz BIERNAUX, Jean VAN SCHUERBEEK ("Joseph"), adjoint de LONDOT, Claire DUYSBURGH (dactylo du courrier) et Mathilde BAUGNIET (épouse Lazare et gérante de la blanchisserie), ont été arrêtés le 12 mars 1943 à la rue Philippe Baucq - https://www.journalbelgianhistory.be/en/system/files/article_pdf/cahiers_verhoeyen_1991_1_part3.pdf - Mathilde Baugniet et Claire Duysburgh sont revenues des camps, mais Jean VAN SCHUERBEEK a été décapité à la hache à la prison de Stadelheim à Munich le 7 novembre 1944]. DE BILDE et Prévot vont à Namur ce même 10 septembre, pour y rencontrer l'agent "RE6" (Vraisemblablement Jean Georges MEYERS, agent RN6 couvrant les provinces de Namur et du Luxembourg pour le Service Luc-Marc) qui avait des renseignements à faire passer.

Prévot passe la nuit à Namur chez Suzanne LAURENT au 73 Rue Charles Wérotte à Salzinnes, et retourne le lendemain avec Franz BIERNAUX chez les FRANCQ à Molenbeek.

Les jours suivants, il est mis en contact avec un architecte appelé "De Schroeve", chaussée de Gand à Bruxelles (Arthur DE GROEVE, 770 Chaussée de Gand à Molenbeek-Saint-Jean et agent de Pierre DEPRETER et Eugène DUMONT) qui l'envoie (ce peut être le 21 septembre), après contrôle de son identité, chez Élisabeth WARNON-FERAILLE et Élisabeth LIEGEOIS au16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse, qui le déclarent du 18 au 23 septembre avec Edward Heap, qui avait été aidé par Jean MEYERS. Prévot y rencontre Léonard Pipkin, William Randle et Tadeusz Frankowski, et ils reçoivent tous des cartes d'identité belges.

Le 23 septembre, ses deux hôtesses l'emmènent à Paris en train. Il y loge chez Aimable FOUQUEREL au 10 Rue Oudinot à Paris VIIe. Il y reste jusqu'au 3 octobre.

Léon Prévot quitte Paris à cette date à 21 heures 30 avec Frédéric DE JONGH, Pipkin, Frankowski, Randle et Dalton Mounts. Ils dorment une nuit à Saint-Jean-de-Luz au 7 Rue Salagoïty (chez Ambrosio SAN VICENTE) et sont guidés en Espagne par Andrée DE JONGH et Florentino GOIKOETXEA. C'est le 25e passage de Comète par la route de Saint-Jean et la Bidassoa.


Mot de remerciement de Prévot chez Ambrosio San Vicente

Le consul britannique de Bilbao les visite à San Sebastian le 7 octobre, et ils partent le 8 pour Madrid en voiture. Prévot y reste à l'ambassade. Le 11 octobre, il part pour Gibraltar avec John Watson et plusieurs autres, y arrivant le 12. Il quitte Gibraltar par air le 15 octobre 1942 et arrive à Mount Batten, Angleterre le même jour. Le 16, il est interrogé au MI-9.

Voir sa biographie à http://www.vieillestiges.be/fr/bio/20.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters