Aviateur de l'opération Marathon

Dernière mise à jour 20 mai 2021.

Kenneth Cyril SWEATMAN / R.20655
Kelliher, Saskatchewan, Canada (son épouse Thelma habitait Calgary, Alberta, Canada durant son service en Europe)
Né en 1920 / † le 30 avril 1987 à Kelliher, Saskatchewan, Canada
WO 2, RCAF Bomber Command 424 Squadron, bombardier
Attterri près de Balen-Nethe, Province d’Anvers, Belgique.
Handley Page Halifax Mk III, n° série HX313, QB-B, "Blonde Bomber", abattu par un chasseur lors d'une mission sur le camp militaire de Bourg-Leopold dans la nuit du 27 au 28 mai 1944
Écrasé près de la Langven à Oostham, 6 km OSO de Bourg-Leopold/Leopoldsburg, Limbourg belge
Durée : 3 mois ½
Camps Marathon : Bellevaux/Acremont

Informations complémentaires :

L'avion décolle le 27 mai 44 à 23h45 de Skipton-on-Swale.


Photo du Halifax HX-313 "Blonde Bomber" (source : http://alanskeoch.ca/?p=3877)

Trois hommes seront tués : le navigateur F/Off Robert Aubrey Irwin, le radio/mécanicien Sgt Wilfred George Wakely et le mitrailleur dorsal Sgt George Frank Freeman. Tous trois seront d'abord enterrés le 30 mai à Saint-Trond. Exhumés par la suite, ils reposent au Heverlee War Cemetery à Heverlee/Louvain-Leuven.

Le Fl/Sgt Victor G. Poppa, mitrailleur arrière, blessé, est fait prisonnier.

Kenneth Sweatman, son pilote le Fl/Lt Eric Mallett, le mécanicien Sgt Maurice Muir et le copilote Fl/Off W.J. Elliott échappent à la capture. Le 22 juin, cependant, alors que ce dernier et Muir roulaient à vélo en direction de Veerle, ils rencontrent deux hommes en voiture qui les amènent au 19 Rue Forestière à Bruxelles. Ils y restent jusqu’au 3 juillet, jour où on les conduit en voiture vers une autre maison, où ils rencontrent cinq hommes. Quatre de ces derniers les escortent jusqu’à une voiture, soi-disant pour aller les faire photographier. Muir rapporte qu’alors qu’il s’apprêtait à monter dans la voiture, un soldat allemand est apparu, les quatre hommes ont sorti des revolvers et leur ont dit de monter à bord. Le soldat était au volant lorsque le véhicule les a amenés au QG de la Police de la Luftwaffe à l’Avenue Louise. Muir et Elliott y sont fouillés puis conduits à la Prison de Saint-Gilles. Après 3 mois à Saint-Gilles, Muir, Elliott et d’autres prisonniers se trouvent le 2 septembre 1944 à bord du "Train Fantôme" ("Ghost Train") en partance pour l’Allemagne, mais qui ne quittera jamais le pays, des cheminots résistants l’en ayant empêché, permettant ainsi la libération de plus d’un millier de prisonniers, civils principalement. Muir et Elliott seront cachés dans Bruxelles jusqu’au 9 septembre, jour où ils rejoignent l’Hôtel Métropole. Le lendemain, ils s’envolent pour Paris pour interrogatoire avant de rejoindre l’Angleterre par avion le 12.

Un rapport de 1948 sur les activités de la Section de Geel du MNB (Mouvement National Belge/ Belgisch Nationaal Beweging), indique que "tombés à Balen-Nethe", Mallett et Sweatman furent récupérés par Victor NEELS (du 97 Rosselaar à Balen-Nethe - de la Section Mol-Postel du MNB), qui les remit le 5 juin au Groupe de Clément LEEMANS de Geel. Le prêtre François SCHMIDT (Collège de Geel), les hébergea pendant un jour et les conduisit ensuite chez Melle RENIES de Geel, où ils restèrent jusqu’au 14 juillet. A cette date, SCHMIDT vint les reprendre et les fit conduire chez Gustaaf RENAERTS, de Kasterlee, qui les confia à Mme VERSTRAETEN de Turnhout.

Selon des renseignements recueillis par Kamiel Mertens, aidés par le Colonel NEELS avant d'arriver à Turnhout. Sweatman et Mallett sont cachés du 14 juillet au 4 août 1944 chez Zozine Émilienne LAFFILI, 41 ans, épouse de François VERSTRAETEN (prisonnier en Allemagne depuis mai 1940) au n° 80 (actuellement n° 84) de la Kwakkelstraat à Turnhout. Note : le prénom de Zosime LAFILI est repris sous différentes orthographes selon les sources : Zozine, Jozine, Josine, mais son acte de naissance établi à Leuven le 17 novembre 1902 reprend bien Zosime.

De chez Zosime LAFFILI, toujours selon Kamiel Mertens, ils sont guidés par elle en compagnie de Albert GEVERS (habitant à Mol) de Turnhout à Anvers, puis à Bruxelles, où le rendez-vous était à la Place Communale de Laeken. Là, les "colis" étaient remis à Frédéric DE MEYER (habitant au 102 Rue de la Victoire, à Saint-Gilles-Bruxelles).

Vers la mi-juillet, Sweatman et le Sgt Richard Irwin, abattu le 13 juin arrivent un soir à 22h30 à la maison de "Monique" Yvonne BIENFAIT au 35 Rue Guillaume Kennis à Schaerbeek où ils rencontrent Charles Earnhart et Woodrow Tarleton. "Monique" dit aux aviateurs qu'un agent de la Gestapo passera le lendemain matin vers 7h30 pour les conduire à Dinant, d'où ils poursuivraient leur route à vélo en direction d'un endroit proche de la frontière française. Elle rassure ses interlocuteurs en disant que le gestapiste est aussi un agent des Services Secrets britanniques aidant efficacement la résistance.

A 7h30 le lendemain, l'homme apparaît, puis accompagne "Monique", Gaston MATTHYS et les quatre aviateurs à une maison dans la partie sud de Bruxelles où Yvonne BIENFAIT téléphone pour annoncer leur arrivée aux guides suivants devant les prendre en charge. Elle rejoint le groupe et leur apprend que seuls trois hommes pourront être de ce voyage et qu'Earnhart devra attendre le transfert de la semaine suivante.

Après son passage par Dinant, Sweatman retrouvera Earnhart et Tarleton plus tard dans une école catholique entre Bastogne et Libramont. Il y arrivera en compagnie entre autres de Paul Kasza, Lloyd Hermanski, Ronald Dawson, James Sherwood et Eric Mallett.

Tous seront libérés par des troupes américaines le 8 septembre 1944.


Articulet du "Vancouver Sun", 5 juillet 1944, annonçant qu’Eric Mallett est manquant

Articulet du "Vancouver Sun", 28 septembre 1944,
confirmant qu’Eric Mallett et Kenneth Sweatman sont saufs.

Kenneth Sweatman repose au Horse Lake cemetery à West Bend, Saskatchewan, Canada

Les photos en médaillon proviennent de http://alanskeoch.ca/?p=6465 (gauche) et de http://alanskeoch.ca/?p=6448 (droite)


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters