Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 22 mars 2014.

George BAKER / 1392511 & 157833
54 Alvey Street, Walworth, Londres SE17
Né le 20 novembre 1921/ † en mission le 4 mai 1944
Sgt, RAF Bomber Command 10 Squadron, pilote
lieu d'atterrissage près d'Harmignies, au Sud-Est de Mons
Handley Page Halifax Mk II, n° série JD368, immatriculation ZA-A abattu la nuit du 27 au 28 août 1943 par un chasseur allemand lors d'une mission sur Nuremberg.
écrasé au lieu-dit "la Mare aux Chênes" à Haulchin vers 03 heures 30 le 28 août
Durée : 4 semaines
Passage des Pyrénées : le 28 septembre 1943

Informations complémentaires :

SPG 3316/1586 (complet) – Il y a des doutes quant à la photo reprise en médaillon (voir fiche de Noel Parker !? ) mais Henriette Hanotte, qui a escorté Barker l'identifie.

L’appareil décolle de Melbourne à 20h49 et est abattu au retour de la mission. Le mitrailleur arrière Sgt George Richard Marr Warren RCAF, RCAF, 19 ans, perdra la vie. Il repose au cimetière de Gosselies, près de Charleroi en Belgique. Les six autres parviendront à s’évader, seul Gordon Darvill se faisant arrêter par la suite. Il s’agit du pilote Sgt George Baker (la présente fiche), du copilote Reginald Cornelius, du navigateur Victor Davies, du radio P/Off Frederick Lawrence, du mécanicien Sgt John McCallum (SPG 3315/1504) et du bombardier Sgt Merlin Pearce (SPG 3315/1505), ces deux derniers évacués vers l’Espagne en octobre 1943 par le réseau Bourgogne/Burgundy.

Baker perd ses bottes en l'air et atterrit en chaussettes dans un champ. Il enterre son parachute et improvise des souliers avec sa Mae-West. Il ne peut parcourir que 300 mètres avec son pied droit blessé. Il s'assied et est trouvé à l'aube par une jeune fille, Marie-Rose GHISLAIN, qui va chercher son père. Elle a vu Baker qui essaye de se cacher derrière une meulette de foin dans la prairie voisine, en allant traire ses vaches et raconte cela à Léocadie FRYDRYK, la mère d'une famille polonaise venue habiter là en 1937.

Nestor FRYDRYK, le fils, comprend qu'il s'agit d'un aviateur qui se cache et va lui faire comprendre de rester caché jusqu'au soir. Nestor FRYDRYK va le chercher à la tombée de la nuit et doit le porter sur son dos jusqu'à la maison. En fait, il a une jambe cassée. On le nourrit dans leur ferme et il peut se coucher. Le Dr SANTERRE vient lui poser un plâtre. Il reste chez ces personnes jusqu'au 05 septembre. Alphonse, le frère de Nestor retrouve le parachute de George Baker sous une meule. La soie blanche va faire le bonheur vestimentaire de quelques femmes.

Baker parle à cette famille d'un autre membre de son équipage, tombé non loin. Il s'agit de Reginald Cornelius. Nestor FRYDRYK prend contact avec des parents à Villers-Sire-Nicole en France, juste au-delà de la frontière. Il reçoit l'adresse d'une maison assez délabrée où vivent deux dames âges. Ils fixent une date où beker pourra être améné chez elles.

Il est alors équipé d'un vêtement civil et on lui remet de la nourriture pour le voyage. Nestor FRYDRYK le remet à des passeurs. La mère et trois filles lui font traverser la frontière française et ils atteignent Villers-Sire-Nicole, au Nord de Maubeuge. En fait, une de ces jeunes femmes devait être Henriette HANOTTE. Ils vont à une auberge ou un café et une des filles lui dit qu'elle connaît quelqu'un qui a aidé des prisonniers à s'évader. Après une heure, on le conduit chez un homme qui s'occupe de son évasion. Il dort une nuit chez lui et sa fille Pauline le conduit à Maubeuge à 4 heures du matin le 06.

Ils prennent un train pour Villers-Bretonneux, près d'Amiens, en Somme. De là, ils marchent jusque Corbies et Pauline cherche une certaine "Nénette" (Renée BOULANGER). Ils vont chez sa fille Josianne, la mère étant temporairement emprisonnée. Il dort une nuit dans la maison de Nénette et Pauline les quitte le 07 septembre. Il passe encore une nuit chez Josianne. Deux femmes viennent le prendre le 07 après-midi, une des deux parlant anglais et il soupe à Amiens dans une usine de fromages.

Le matin du 07 (dixit Baker), une camionnette l'y prend avec Josianne et le marchand de fromage pour l'emmener à Amiens. Josianne y visite sa mère à la prison. Il mange et Josianne le guide en train jusque Hornoy-le-Bourg (toujours en Somme). Il est conduit chez une femme qui parle très bien l'anglais, avec un accent. Il y dort et rencontre son mari le matin : il s'agit de John Patrick BALFE, un Irlandais qui tient l'Hôtel de France à Hornoy-le-Bourg. Il y reste jusqu'au 16 septembre, quand Joe BALFE commence à trouver cela dangereux. Baker est conduit à Amiens chez un coiffeur jusqu'au 23 septembre par son fils Joseph Patrick BALFE (22 ans). Le coiffeur en question est un ami de résistance, René LEMATTRE, qui habite au n° 3 Rue Blin de Bourdon près de la gare Saint-Roch à Amiens. LEMATTRE, 33 ans, est identifié comme "Jean Le Maitre" dans le rapport de l’aviateur Thomas Slack (voir sa page.) De plus, bien que tous les rapports mentionnent "Jean", il s’avère qu’il s’agit bien de René LEMATTRE, coiffeur tout comme son épouse Odette à l’adresse ci-dessus et repris sous ces noms à la liste des Helpers français. La confusion provient vraisemblablement de ce que son pseudo de guerre était "Jean-Marie LEMAITRE"...

Une dame avec des lunettes foncées vient l'y rencontrer et le prend, deux jours plus tard à Paris. Un homme en costume brun vient les accueillir et l'interroge chez lui après le couvre-feu. Le lendemain, le 24, il est remis à un docteur où il reste deux nuits avec deux Américains (Dr HABREKORN ?). Il est alors conduit chez un autre docteur au 50 Rue de Rome à Paris VIIIe, Louis GUYOT est un des logeurs de Maurice Grapin alias "Henri Crampon", un des trois chefs de module de logements de Comète. La nuit suivante, il est escorté par une femme chez un homme qui accompagne le F/Off James Allison.

Il loge à Bayonne chez Pierre ARRIEUMERLOU. Guidé de Saint-Jean-de-Luz à la frontière espagnole par un guide. Il traverse les Pyrénées avec un guide basque et Jean-François NOTHOMB dans la 59e traversée de Comète par Saint-Jean-de-Luz et Endarlaza, qui regroupe Allison, Baker, George Duffee, Edward Bridge, Elmer Dungey et Arthur Bowlby.

George Baker quitte Gibraltar le 23 novembre 1943 en avion et atterrit le lendemain en Angleterre pour y être interrogé par le MI-9.

Après la guerre, Nestor FRYDRYK écrit à la famille de Baker, qui lui apprend que George a été tué peu de temps après son retour en Angleterre. George Baker, promu entretemps Flying Officer et passé au RAF 101 Squadron, pilotait le Lancaster DV275 lors d’une mission sur un camp de Panzers allemands dans la nuit du 3 au 4 mai 1944. Son appareil a été abattu et lui et les six autres membres de son équipage furent tués. Tous reposent au Cimetière de Poivres, près de Mailly-le-Camp, dans le département de l’Aube, France.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters