Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 28 novembre 2014.

Frederick Norman LAWRENCE / 144693
43, Leconfield Road, Highbury N5, Londres

Pl Off, RAF Bomber Command 10 Squadron, opérateur radio
lieu d'atterrissage : près de Maubeuge (Nord)
Handley Page Halifax Mk II, JD368, ZA-A, abattu par un chasseur allemand lors d'une mission sur Nuremberg.
Ecrasé au lieu-dit "la Mare aux Chênes" à Haulchin vers 03 heures 30 le 28 août 1943
Durée : 8 ou 9 semaines
Passage des Pyrénées : le 1er novembre 1943

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3316/1569 (incomplet).

L’appareil décolle de Melbourne à 20h49 et est abattu au retour de la mission. Le mitrailleur arrière Sgt George Richard Marr Warren RCAF, RCAF, 19 ans, perdra la vie. Il repose au cimetière de Gosselies, près de Charleroi en Belgique. Les six autres parviendront à s’évader, seul G. R. Darvill se faisant arrêter par la suite. Il s’agit du pilote Sgt George Baker, du copilote Reginald Cornelius, du navigateur Victor Davies, du radio P/Off Frederick Lawrence (la présente fiche), du mécanicien Sgt John McCallum (SPG 3315/1504) et du bombardier Sgt Merlin Pearce (SPG 3315/1505), ces deux derniers évacués vers l’Espagne en octobre 1943 par la réseau Bourgogne/Burgundy.

Lawrencel est hébergé du 29 août au 03 septembre par Gaston DEGUILDRES à Sant-Ferme, près de Maubeuge (?). La première nuit, J. DUBOIS, douanier français de Villers-Sire-Nicole vient le voir avec son cousin, ex-capitaine de l'armée française. Une femme mariée se porte volontaire pour le guider jusque Toulouse. Le 1er septembre, le capitaine lui annonce que le plan de Toulouse tombe à l'eau, qu'ils ont pris contact avec "l'association belge" par la soeur de cette femme. Il devrait partir pour l'Angleterre par avion dans trois jours. Il fait aussi remplir le Form E pour transmettre à Londres par radio.

Le 03 septembre, la femme le prend dans sa maison à Bersillies et l'emmène le 04 à Jemappes, en Belgique. Ils marchent par Villers-Sire-Nicole et traversent la frontière, salués et guidés par le douanier DUBOIS. A Havay, Lawrence et la femme prennent le tram à vapeur pour Mons, et vont chez sa soeur à Jemappes. Celle-ci lui remet une paire de boucles d'oreilles pour une autre soeur, Mme Bernard ROBERT, au 6 The Parade, à Chipping-Sodbury près de Bristol. (Il remettra ces bijoux à l'officier de renseignements de Gibraltar, qui lui demandera de ne pas communiquer avec cette Mme ROBERT et d'oublier cette affaire). Il reste là jusque 22 heures, et est emmené chez Mr BRASSEUR, au 129 Grand-Rue à Jemappes. On lui confirme qu'il quittera par avion dans trois jours.

Le commandant belge, moustache et barbe, et sa secrétaire viennent le voir le 09 septembre. Une lettre à sa femme sera portée en Angleterre via un faux courrier diplomatique. Sa secrétaire, Mlle PICOT, parle un peu l'anglais. Deux semaines plus tard, Mlle PICOT lui annonce qu'ils espèrent le faire partir la semaine prochaine. Il restera à Jemappes 7 semaines. Le 17 octobre, il annonce que si rien ne bouge, il partirait seul.

D'après les archives d'Achille Jaupart de Givry, ce dernier avait connaissance de la présence de Lawrence dans les environs de Givry. Achille était en contact avec Londres à qui il avait expliqué que le mauvais état de santé de Lawrence ne permettait pas une évacuation rapide de l'intéressé. Merci à Philippe Save pour cette information.

Le 20 octobre, une "Lily" (Aline DUMONT) qui a 22 ans et en paraît 14 le prend dans une maison à Bruxelles, où elle vit avec une femme âgée. Il passe ainsi quelques jours par le centre de rassemblement chez Hélène CAMUSEL au 160 Rue Marie-Christine à Laeken.

Il y rencontre Stanley May, Harold Hudson, et un sergent RAF fils d'un Anglais et d'une Espagnole (C'est Arthur Kellett). Herbert Penny et un Américain arrivent 15 minutes plus tard. Il reste la nuit chez Aline DUMONT ("Michou" ou "Lily"), avec May, Hudson et "l'Espagnol".

Le 21 octobre, le chef de l'organisation à Bruxelles (anonyme, lunettes, une place dans la police à Bruxelles) emmène May et Lawrence chez un photographe. May y reste tandis que Lawrence est conduit chez son beau-père, M. Vital PARYS.

Le 22, ce chef prend Lawrence au centre-ville, où ils rencontrent d'abord May, et ensuite "Lily". A la gare, "Lily" remet les deux aviateurs à "Jean-Jacques" (Albert MATTENS). En sa compagnie et celle d'un homme à barbe grise, ils prennent le train de Namur et, de là, un tram à vapeur vers un village près de la frontière. Ils y restent trois heures dans une maison en ruines. "Jacques" leur donne des cartes d'identité françaises en lieu et place des belges, et prend tous les indices de leur présence en Belgique (cigarettes, etc.).

Le 23 après 03 heures, "Jacques" conduit Lawrence en France ; le barbu suit avec May. Ils marchent deux heures jusqu'à un village où le barbu les quitte. May et Lawrence continuent avec "Jacques" en tram à vapeur vers une gare où ils prennent le train de Charleville-Mézières. Ensuite, ils prennent un train vers Paris durant l'après-midi.

Le "chef de l'organisation" les attend en gare et les conduit dans un appartement. Il a 37 ou 38 ans, moustache, parle assez bien l'anglais et dit qu'il a vécu à Londres (Jacques le GRELLE, "Jérôme"). Lawrence trouve très indiscret qu'il continue à parler l'anglais dans les rues et le métro, même en présence d'Allemands.

Le 28, ils quittent Paris pour Bordeaux avec une femme. Le 29, Jean-François NOTHOMB les prend en train à Dax. Penny et "l'Espagnol" sont dans le même train avec un Belge (Antoine d'Ursel alias "Jacques Cartier"). Tous vont à vélo jusque Saint-Jean-de-Luz, sauf ce Belge, et dorment dans une auberge en cours de route (Il loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA).

La traversée des Pyrénées ne peut se faire le 30 octobre, car les guides basques sont ivres. Ils dorment dans une petite maison. Le Belge les rejoint le 31 au matin. Ils passent ensemble la nuit du 31 au 1er novembre avec Florentino GOIKOETXEA et parviennent à San Sebastian. C'est le 66e passage de Comète par Saint-Jean-de-Luz, seuls avec Florentiono Goikoetxea.

Michael CRESWELL les prend à Madrid le 03 ou le 04. Ils quittent Madrid le 07 et arrivent le même jour à Gibraltar.

Il est interrogé en GB par le MI-9 le 11 novembre 1943.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters