Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 11 août 2011.

James "Jimmie" M. L. GOLDIE
60 Newhall Street, Glasgow, Ecosse.
Né en 1919 / † ?
Soldat, Argyll and Sutherland Highlanders, HQ Coy.



Durée : 5 mois depuis leur évasion du Stalag IXC.
Passage des Pyrénées : le 17 août 1942.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG SPG 840.

Goldie est capturé près d'Abbeville le 06 juin 1940 avec le bataillon de Bren Carriers. Ils marchent à travers la Belgique jusqu'au Rhin et sont embarqués sur des péniches qui naviguent trois jours sans ravitaillement jusque Sagenheim. Cinq jours plus tard, ils sont à Bad Sulza au Stalag IXc. Goldie est envoyé au Arbeitskommando 1116 à Steudnitz, dans une cimenterie. Il est transféré en septembre 1941 aux mines de sel de Unterbreizbach (Hersfeld), Arbeitskommando 147, comme McFarlane, mais Goldie travaille dans la mine. Au début de 1942, ils commencent à mettre de côté des biscuits et du thé pour s'évader. Le samedi 21 mars 1942, McFarlane force le cadenas de la grille à 20 heures et demi et attend le shift de Goldie. Six autres soldats doivent aussi s'évader avec eux mais ne viennent pas.

En mars 1942, nos deux soldats du Argyll and Sutherland Highlanders, William MacFarlane et Goldie, s'évadent du Stalag IXc de Bad Sulza en Thuringe. Ils sortent en portant leur salopette bleue marquée "KG" (Kriegsgefangener, prisonnier de guerre) au-dessus de leur battle-dress. Ils portent tous deux des sacs à dos de 20 Kg qui cachent ce marquage, et qu'ils n'enlevent jamais en public. Ils font attention à être toujours rasés et avoir leur bottines cirées. Personne ne les arrêta jamais en route.

Ils avaient des biscuits pour dix jours, six boîtes de sardines et six livres de thé, mais Goldie mentionne également une couverture, des rechanges, du savon et des essuies. Un Allemand communiste et un Polonais leur avaient donné deux cartes. Comme toutes les tentatives d'évasion du camp à pied avaient échoué, ils décident de sauter dans un train à Gerstungen. Ils atteignent la gare en six jours, marchant de nuit et se reposant de jour. La neige leur arrive aux genoux. Le second jour, ils sont arrêtés par un Allemand et lui disent qu'ils sont des prisonniers français, mais sont pris en chasse peu après et se cachent. Ils arrivent à la gare de marchandise de Gerstungen le 26 mars. Ils s'enferment dans un wagon rempli de sacs de sel, dont le panneau indique qu'il se rend à Hasselt. Le train ne roulant que quelques heures par jours, ils n'arrivent en Belgique qu'après huit jours, où ils souffrent de la soif mais n'osent pas sortir.

Ils arrivent à Hasselt le vendredi saint 3 avril et sortent de leur wagon le 04 à 4 heures. Ils se lavent et marchent jusque Tirlemont durant deux jours, marchant le jour par manque d'abri. Ils arrivent à Kesselloo le 5 et demandent de l'eau. Une femme âgée les garde pour une nuit. Le lendemain, ils vont à bicyclette à Louvain et sont hébergés six semaines par des résistants de la Witte Brigade-Fidelio, chez Désiré CASTERMANS.

Une autre famille les met en relation avec Comète. Il s'agit probablement de Vincent BROUCKMANS, de Landen. Ils sont alors remis à Thérèse RAISON, épouse de Marcel Grandjean au 15 Rue d'Amercœur à Liège et agent de Luc VN/H16.

Arthur DE GROEVE, architecte et agent de Luc VN/31 au 770 Chaussée de Gand à Molenbeek-Saint-Jean a été recruté par Pierre DEPRETER comme boîte aux lettres et logements agents brûlés. Il loge James Goldie et William McFarlane trois semaines, reçus de Mme GRANDJEAN le 15 avril et remis à Pierre DEPRETER le 16 mai. Ils sont guidés à Paris par Andrée DUMONT à une date indéterminée.

A Paris, il sont d'abord logés chez René COACHE et son épouse Raymonde GOUOT au 71 Rue de Nanterre à Asnières. Il semble qu'ils vont vers le 27 juin chez Léon VIOLETTE et Béatrice CRANE au 2 Rue Émile Dequen à Vincennes, et y rejoignent Reginald Collins et Benjamin Goldsmith. Collins rapporte qu'ils les y ont rejoints.

Le 30 à 21 heures, MacFarlane part avec Joseph Pack, Peter Wright, et William Norfolk pour Saint-Jean-de-Luz avec Andrée DE JONGH et Elvire MORELLE. Il semble qu'il soit revenu ensuite à Paris, probablement suite au fait qu'il n'est pas aviateur et n'a pas la priorité.

Le 15 août, il rencontre Geoffrey Silva, Arthur Whicher et John MacLean à la gare, ainsi que le neveu d'Andrée DE JONGH, un Anglais appelé Fred WHITTICK (Jean-Frédéric Wittek), qui en fait a la nationalité autrichienne de son père). Ils voyagent en compartiment réservé jusque Bayonne, où deux femmes ("Tante Go" et Jeanine DE GREEF) les rejoignent jusque Saint-Jean-de-Luz.

Ils y passent la nuit dans le flat d'un Basque (Ambrosio SAN VICENTE au 7 Rue Salagoïty) et vont le lendemain après-midi (le 17) dans une ferme.

Florentino GOIKOETXEA les guide dans les Pyrénées au 19e passage de Comète avec Andrée DE JONGH. En Espagne, ils restent à la ferme tandis que Andrée DE JONGH et Jean Frédéric Wittek vont à San Sebastian. Ils reviennent en voiture et les y emmènent.

Ils dorment chez un Basque (Federico ARMENDARIZ au 2e étage du 3 Calle de la Marina à San Sebastian, près de la Concha, plage de San Sebastian) et partent le lendemain pour Madrid. Le 23 août, ils quittent Madrid en train pour Gibraltar. Ils embarquent pour la GB le 29 août et débarquent à Gourock le 9 septembre.


Mot de remerciement de James Goldie chez Ambrosio San Vicente.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters