Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 25 mai 2022.

Arthur James WHICHER ("Jim") / 1168872
74 Meole Crescent, Meole Brace, Shrewsbury, Shropshire, Royaume-Uni.
Né le ? / † ?
Sgt, RAF Bomber Command, RAF 24 OTU, opérateur radio
Atterri près de Ransart, au nord de Charleroi (Hainaut), Belgique
Armstrong Whitworth Whitley Mk V, BD347, FB-X, abattu au-dessus de Gilly par un chasseur du II./NJG 1 (Maj. Heinz-Wolfgang Schnaufer) dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1942 lors d'une mission sur Düsseldorf.
Écrasé dans le Bois de Soleilmont, au sud-ouest de Fleurus (Hainaut), Belgique.
Durée : 2½ semaines
Passage des Pyrénées : le 18 août 1942

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3310/835 (incomplet).

Le Whitley décolle de Honeybourne vers 23h30 heure anglaise. Au retour de la mission, il est attaqué par un chasseur de nuit et prend feu. Outre Arthur Whcher (la présente fiche), le pilote Geoffrey Silva et le bombardier Bruce Black parviendront à s’évader avec succès. L’assistant-radio/mitrailleur arrière, le Sgt William Thomas Whiting, 20 ans, est retrouvé mort. Il repose au cimetière communal de Gosselies, près de Charleroi.

Blessé à la jambe dans l’avion, Whicher évacue l’appareil en feu vers 3000m d’altitude. Dès son atterrissage, deux paysans belges s’approchent de lui et, constatant sa blessure, ils le portent et rencontrent non loin de là le pilote Silva. Les deux hommes amènent les aviateurs à une toute petite maison appartenant à l’un d’entre eux et située à moins d’un kilomètre de leur lieu d’atterrissage. La maîtresse de maison s’empresse de soigner la jambe de Whicher à l’aide d’antiseptique. On leur sert un peu de whisky avant de les mener à un grenier où ils restent jusqu’à 10 heures du matin le 1er août lorsqu’arrive un médecin, qui complète les premiers soins donnés à Whicher.

Entretemps, le beau-frère de leur hôte, qui était parti chercher quelqu’un qui pourrait les aider, revient avec un ami policier, accompagné de sa sœur. Seul Silva peut parler un peu le français et on comprend que le policier doute pouvoir les aider valablement, d’autant plus qu’environ 300 soldats allemands fouillent les bois aux environs à leur recherche. Le policier les quitte en disant qu’il reviendrait le soir. Dans la soirée, le policier fait savoir que l’un de ses amis pourrait les aider et qu’ils partiraient vers 1 heure du matin le 2. Après avoir pris un repas, munis de vêtements civils et de chaussures, les derniers vêtements de réserve que possèdent leur hôte et son beau-frère, Whicher et Silva quittent la maisonnette avec le policier et les deux hommes et traversent Ransart. Ils croisent de nombreuses patrouilles, mais le policier s’arrange pour qu’ils passent sans problème. Le policier les ayant quitté à la sortie de Ransart, Whicher et Silva se mettent à marcher en direction de Waterloo. Ils marchent toute la nuit et au matin du 3 août, vers 07h00, le policier et un ami, ancien officier de l’Armée Belge les rejoignent à vélo. Whicher est pris sur le porte-bagage de l’un des vélos et les quatre hommes se retrouvent dans un café où un autre homme et sa fiancée les attendaient. Cet homme les conduit chez son père à environ 8 km de Bruxelles et le 3 août à 17h00, cet homme les conduit à vélo vers Bruxelles, Whicher roulant sur un tandem.

Les archives de Comète confirment que le commissaire de police à Ransart (Charleroi) contacte une organisation et emmène Whicher et Geoffrey Silva à Waterloo. Ils y rencontrent "Mr Jules" (Jules COLLE, fiancé de Joséphine VAN DURME, chef et adjoint du secteur Sud de la Zone IV de l'Armée Secrète) au café de M. CORVILLE. Ils passent la nuit chez le père de Jules COLLE au 115 Rue de la Station à Waterloo, qui les conduit le lendemain à Bruxelles.

Joséphine VAN DURME (du 288 Chaussée de Bruxelles à Waterloo) déclare au BRAREA (Bureau de Recherche sur l'Aide Rendue aux Evadés Alliés) que "Jef" Sylva était tombé à Ransart et amené chez BOVRY à Waterloo par M. STRANART (il doit s'agir de Jules STRANARD, de Ransart). "Mon fiancé et moi les avons conduits chez CHABEAU [Léon CHABEAU, 35 Rue Coleau à Waterloo] et le lendemain par nous chez M. MONDO sur ordre du Dr GOETHALS. Ces parachutistes nous avaient été renseignés par Sœur Agnès de Waterloo [Agnès Émilia Hanosset, Rue Sainte-Anne à Waterloo]. Pendant leur séjour à Bruxelles, nous avons fourni le ravitaillement nécessaire."

A Bruxelles, Whicher et Silva passent une première nuit chez un employé du gouvernement (Octave MONDO). De chez MONDO au 56 Rue Guilaume Stocq à Ixelles, le Dr Antoine GOETHALS les conduit depuis chez lui, 34 Rue de la Vallée à Ixelles jusque chez Albert Greindl.

Le jour suivant, on prend leurs photos et ils vont, guidés par Albert de Ligne, chez deux femmes qui s'appellent Betty (Élisabeth LIEGEOIS et Élisabeth WARNON-FERAILLE au 16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse-ten-Noode). Ils y rencontrent John MacLean, et reçoivent la visite de membres de l'organisation (Comète) qui leur apportent vêtements, faux papiers et les briefent sur le voyage.

Le 4 ou 5 août 1942, les deux Elisabeth les conduisent à la gare du Midi et achètent des tickets pour Lille. Georges d'Oultremont ("Charles") et Éric de MENTEN les y guident. Ils mangent à Lille et y prennent des tickets pour Amiens, où les guides craignent un contrôle. Le train ne s’arrête pas à Amiens et les suppléments pour le trajet jusqu’à Paris sont payés à bord.

Arrivés à Paris, Whicher et Silva sont menés à un quartier résidentiel (au 6 Avenue des Erables à Saint-Maur-des-Fossés, en Val de Marne) et sont présentés à "Kiki" (Frédéric DE JONGH). Whicher y reste loger, et Silva et McLean vont loger chez Raymonde et René Coache au 71 Rue de Nanterre à Asnières-sur-Seine, au nord de Paris.

Après quelques jours, Whicher et Silva se retrouvent chez les DE JONGH jusqu'au 15 août. Pendant leur séjour, ils rencontrent un néerlandais de 20 ans, George BEHAR (devenu George Blake après la guerre), évadé des Pays-Bas et en mission pour le SOE dans l’opération ratée "Operation North Pole". Son père avait été consul à Amsterdam et sa mère, veuve, vivait à Northwood, dans le Middlessex. Il leur demanda d'informer sa mère qu'il était sain et sauf. La jambe de Whicher a été soignée par Elvire MORELLE, qui avait été infirmière, et Silva et lui reçurent de faux papiers français.

Ils oublient de mentionner qu'ils y rencontrent William Orndorff et Ronald Pearce, ainsi que la fille de "Kiki", Andrée DE JONGH, le jour de leur départ pour l'Espagne.

Le 15 août, Whicher et Silva rencontrent James Goldie à la gare, ainsi que le neveu d'Andrée DE JONGH, un Anglais appelé "Fred WHITTICK" (Jean-Frédéric Wittek, qui a la nationalité autrichienne de son père). Ils voyagent en compartiment réservé jusque Bayonne, où deux femmes les rejoignent jusque Saint-Jean-de-Luz.

Whicher, Silva, Goldie, McLean et Wittek passent la nuit dans le flat d'un Basque (Ambrosio SAN VICENTE au 7 Rue Salagoïty à Saint-Jean-de-Luz) et vont le lendemain après-midi (le 17) dans une ferme.


Mot de remerciement d'Arthur Whitcher dans le carnet d'Ambrosio San Vicente.

Florentino GOIKOETXEA les guide dans les Pyrénées au 19e passage de Comète avec Andrée DE JONGH par la route de Saint-Jean-de-Luz.

En Espagne, ils restent à la ferme d'Oyarzun tandis qu'Andrée DE JONGH et Jean-Frédéric Wittek vont à San Sebastian. Ils reviennent en voiture et les y emmènent. Les quatre aviateurs dorment chez un Basque (Federico ARMENDARIZ au 2e étage du 3 Calle de la Marina à San Sebastian, près de la Concha, plage de San Sebastian) et partent le lendemain pour Madrid.

Le 23 août, ils quittent Madrid en train pour Gibraltar.

Whicher, Silva, Goldie et McLean embarquent pour la Grande-Bretagne le 29 août et arrivent le 8 septembre 1942 à Gourock en Ecosse. Arthur Whicher est interviewé à Londres le 9 septembre par le MI9 pour l’établissement de son rapport d’évasion.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters