Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 21 août 2015.

Hank C. JOHNSON "Tennessee", “Red” / 34362270 [Le Recensement US pour 1930 le reprend comme Henry C. JOHNSON – Hank est un diminutif de Henry.]
19 Missouri Street, Bemis, Madison County, Tennessee, USA.
Né le 11 septembre 1921 Bemis, Tennessee / † le 3 octobre 1984 Veterans Administration Hospital, Memphis, Tennessee.
T/Sgt, 388 Bomber Group 563 Bomber Squadron, mécanicien - mitrailleur dorsal.
Lieu d'atterrissage : aux environs de la Neerstraat, Waasmunster, Flandre Orientale, Belgique.
Boeing B-17 G Flying Fortress (Forteresse Volante), 42-30789, "FLAK SUIT", abattu le 5 novembre 1943 par un Fw 190 lors de la mission sur des installations ferroviaires à Gelsenkirchen.
Écrasé dans le cimetière de Lokeren et l’artère avoisinante, la Oude Bruglaan, à Lokeren, Flandre Orientale, Belgique.
Durée : 1 mois.
Passage des Pyrénées : le 11 décembre 1943

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 3137. Rapport d'évasion E&E 281, disponible en ligne.

L’équipage du B-17 avait souhaité lui donner un nouveau nom. La majorité ayant opté pour "Butcher Boy", le commandant William Bramwell leur signifia cependant que ce serait "Jayhawk". Il avait été décidé de peindre ce nouveau nom et le dessin créé par Bramwell sur le nez de l’appareil ce 5 novembre dans le cas où ils ne partiraient pas en mission ce jour-là. C’est donc portant toujours le nom de "Flak Suit" que le B-17 décolle de Knettishall vers 08h00/08h30. Il éprouve des difficultés à trouver le reste de sa formation, couplée à des appareils des 96 et 100 Bomb Groups. Les appareils perdent environ deux heures à des altitudes variant entre 7500 et 9000 m avant de finalement pouvoir se regrouper, le 42-30789 étant alors pratiquement le dernier dans la file de bombardiers volant vers l’objectif.

Arrivé au-dessus de Gelsenkirchen, le 30789 voit son moteur n°1 touché par la Flak et se mettre à brûler juste avant le largage de ses bombes. Craignant une explosion imminente de l’appareil, le pilote, 2nd Lt William J. Bramwell Jr, quitte la formation et Maiorca lâche son chargement de bombes sur une voie de chemin de fer près d’une petite ville allemande. L’incendie s’éteint, mais le moteur n°1 ne peut être mis en drapeau et s’emballe. Le copilote William Current signale par fusées éclairantes à l’escorte de P-47 qu’ils sont en difficulté et quatre de ces chasseurs entourent alors le B-17. Ayant mis le cap sur Anvers pour éviter la Flak, l’appareil ne peut voler qu’à une vitesse de 300 km/h alors qu’un chasseur allemand Me109 l’attaque par le bas. Deux des P-47 contre-attaquent, les deux autres devant abandonner l’escorte faute de carburant suffisant. D’autres chasseurs allemands s’acharnent alors sur le B-17, qui entame un piqué dont il ne sort qu’à environ 1500 m d’altitude.


L'équipage du "Flak Suit", au Texas en 1943 : debout de gauche à droite : H.C. Johnson, G. Watt, A. Harrenstein, L. Meader,
J. Sage et J. Craig. A genoux : W. Bramwell, W. Current, L. Smith et J. Maiorca.

Les sergents Albertus Harrenstein, radio et John Merritt Craig, mitrailleur de queue gisent sur le sol du compartiment radio, morts. [D’abord inhumés dans ce même cimetière de Lokeren, ils reposent respectivement au Golden Gate National Cemetery à San Bruno, Californie et au Colfax Center Presbyterian Church Cemetery à Holland dans l’Iowa.] Les autres membres de l’équipage évacuent en hâte l’appareil en perdition. Le 2nd Lt William John Bramwell Jr, gravement blessé par 27 éclats d’obus, atterrit à Zele Goeiende, est immédiatement pris en charge par des fermiers et soigné par le Docteur Eugene VAN CAUTEREN (1906-1978) de Zele. Trop sérieusement atteint, Bramwell sera placé par les Allemands dans un hôpital à Sint-Niklaas puis à Bruxelles, ensuite dans divers hôpitaux en Allemagne. Il sera rapatrié du Heilag Annabrug - Stalag IV D/Z au sud de Berlin, dans le cadre d’un échange de prisonniers blessés, et rentrera aux Etats-Unis en février 1945 par le navire-hôpital suédois "Gripsholm". D’autres membres de l’équipage seront presqu’immédiatement faits prisonniers : le Lt William Emerson Current, copilote ; le Lt Charles Leland Smith, navigateur ; le S/Sgt Leslie Earl Meader, mitrailleur gauche et le S/Sgt Joseph Alexander Sage, mitrailleur ventral.

Outre Johnson, deux autres hommes parvinrent à s'évader : le bombardier John Maiorca et le mitrailleur droit, George Watt.

Le rapport d’évasion E&E 281 de Johnson reprend en manuscrit les notes difficilement déchiffrables de la personne du MI-X qui l’a interviewé en Angleterre. Ce qui suit comporte certains détails qui ont pu en être devinés, la majeure partie provenant du livre de George Watt "The COMET Connection" publié en 1990. Le livre de Watt a été traduit en néerlandais et édité en 1992 par la Standaard Uitgeverij, Antwerpen : "Ontsnappingslijn Comète. Een spectaculaire vlucht uit bezet België". Une réédition aux USA par la Kentucky University Press est parue en avril 2007 sous le nouveau titre "Escape from Hitler's Europe : An American Airman Behind Enemy Lines" [Dans le livre, Watt mentionne - erronément - que Johnson est décédé en 1968.]

Durant sa chute, légèrement blessé au front par une pièce métallique de sa tourelle explosée, Hank Johnson perd son kit d’évasion, expulsé hors de sa poche lors de l’ouverture de son parachute. Il atterrit dans un champ de betteraves près d'une ferme et est rapidement entouré d’une trentaine de villageois. Il rassemble son parachute, son harnais et sa Mae West et cherche un endroit pour les dissimuler. Un vieil homme lui fait signe de le suivre et lui indique un endroit où les cacher, sous le plancher d’une dépendance, où Johnson enterre son parachute et son harnais, gardant sa Mae West. L’homme s’en va et peu après une dame âgée s’approche de lui, lui fait signe de la suivre et le mène à une étable loin des autres bâtiments.

Vers 20h00, la même dame revient et lui donne une pelle avec laquelle il enterre sa Mae West. Elle le conduit alors chez elle, non loin de là, où il reçoit à manger. La fermière et son mari ont deux enfants, une fille d’environ 23 ans et un fils de 12-13 ans. Le fermier lui remet un pantalon, une chemise, un manteau, des chaussettes, des chaussures légères et les échange contre ses effets militaires dont Johnson enlève toutes les marques portant son nom. Johnson loge la nuit chez eux et le 6 novembre vers 08h00 il y voit un jeune homme qui lui pose des questions. Johnson donne son nom, son grade, son n° de matricule et précise le type de son avion, son équipage, l’objectif de leur mission.

Le jeune homme guide alors Johnson à vélo vers Lokeren chez une dame d’environ 50 ans, où on le fait remplir un Form-E dans une pièce à l’arrière de sa maison. Son mari, un employé de la Ville, parle un peu l’anglais et lui dit qu’il va le conduire chez le chef de la section locale de la Résistance. On le fait changer de vêtements et on remplace ses chaussures par d’autres, en cuir, ses "anciens" vêtements retournant chez le fermier. L’homme guide Johnson à vélo vers une autre maison de Lokeren où l’aviateur rencontre le chef en question, "DE MEYER", environ 1m70, ainsi que son épouse et leurs 3 enfants, dont l’aîné des garçons, âgé de 8 ans.

"DE MEYER" l’interroge lui aussi, particulièrement sur l’endroit où il a atterri. On décide qu’il vaut mieux qu’il quitte Lokeren, et DE MEYER l’accompagne en tram jusqu’à Anvers pour le mener à un immeuble à appartements. Une dame parlant l’anglais, Marthe, mère de 2 filles parlant le flamand, le français et l’anglais, Olga, 22 ans et Una, 17 ans. Marthe était au courant que son B-17 s’était écrasé dans le cimetière de Lokeren avec deux tués à bord. "Marthe" pourrait être la Mme VERLINDEN que Johnson mentionne ailleurs. On lui fait à nouveau remplir un questionnaire, que DE MEYER porta à Bruxelles afin de faire vérifier auprès de Londres.

Johnson reste 7 jours chez Marthe et sa plaie au front se guérit entretemps. DE MEYER et Olga le conduisent en tram jusqu’à la gare d’Anvers. Pendant le trajet, Olga lui passe une fausse carte d’identité où, selon ce que l’on ne peut que deviner de la partie manuscrite du rapport E&E 281, il est repris comme "Louis Lieven"( ?). Arrivés en train électrique à Bruxelles, Johnson suit son guide le long de quatre pâtés de maisons jusqu’à un restaurant où il rencontre un homme d’environ 1m80 et portant des lunettes à monture en corne. Après avoir consommé une bière avec eux, DE MEYER part et l’autre homme conduit Johnson vers un autre restaurant où il le laisse en compagnie d’une jeune dame, plutôt blonde, 23-24 ans. Elle lui demande quel est le nom de son bombardier (Maiorca) et paraît satisfaite de sa réponse. La jeune dame est en fait Aline DUMONT ("Lily", "Michou") et elle est en compagnie d’un couple et d’un pilote américain de 22-23 ans (sans aucun doute Robert Grimes, que Johnson ne nomme pas dans son rapport.)

Après 5 minutes, Lily, Johnson, Grimes et le couple quittent le restaurant, marchent le long de trois pâtés de maison avant que Lily, Grimes et l’autre dame montent dans une voiture, tandis que l’homme et Johnson prennent un tram – de la ligne 19 pense Johnson – jusqu’à un faubourg de Bruxelles. Johnson et son guide arrivent alors chez le photographe Raymond VIGNOBLE, ses parents et son épouse au 2 Rue du Bemel à Woluwé-Saint-Pierre. Il y reste 3 jours et durant son séjour rencontre le chef de l’organisation, un homme d’un peu plus de 40 ans, aux cheveux roux et portant lunettes. L’homme avait des photos de deux aviateurs américains, dont une de Donald Mills passés avant lui.

Le mercredi après-midi (ce doit être le 24 novembre), une dame (l’épouse de Raymond VIGNOBLE ?) le conduit à la Gare (vraisemblablement celle du Midi, à Bruxelles) où il revoit Lily DUMONT et le chef de l’organisation. Lily et un aviateur canadien (le Fl/Off Robert Clements) montent dans un train en direction de la France. Lily remet à Johnson les faux documents, portant la photo qu’elle avait prise de lui chez VIGNOBLE, et l’identifiant comme "Jean-Marie Dupré".

Dans son livre, George Watt (voir sa page) écrit que le 18 ou 19 novembre (d’autres sources placent cela au 24 novembre…), à la fin de son séjour chez les THIBAUT à Schaerbeek, Madame Octavie DE BRUYN arrive chez les THIBAUT. Mme DE BRUYN est renseignée comme ayant hébergé Hank Johnson chez elle au 135 Rue des Confédérés à Bruxelles. Octavie DE BRUYN signale à Watt qu’elle viendra l’y chercher dans la soirée pour le mener en train vers la frontière française, en compagnie d’un autre évadé. Le soir, Mme DE BRUYN emmène les deux aviateurs et les accompagne en train, via Ath, jusqu’à la gare de Rumes où ils la suivent jusqu’au bout du quai. Elle leur dit de l’attendre derrière un bâtiment et revient peu après avec plusieurs hommes et femmes.

A travers les chuchotements, Watt entend une voix plus claire avec un accent du Sud des Etats-Unis. Il s’agit de son coéquipier, le mécanicien Hank Johnson, et à partir de là, ils voyageront ensemble vers l’Espagne. Les quatre évadés (les deux autres sont le Fl/Sgt John Harkins et le Fl/Off canadien Robert Clements) sont accompagnés de deux guides, un homme et une femme. Après une heure de marche, le groupe arrive à une grande ferme où ils sont accueillis par 3 ou 4 hommes, une femme et un garçon de 12 ans, qui leur souhaitent la bienvenue en France. Dans son livre, George Watt mentionne que "Monique Thomé" était la jeune femme qui les avait guidés, lui et Johnson, dans leur traversée de la frontière. "Monique" était le nom de guerre d’Henriette Hanotte , la fiancée de Jules Thomé pendant la guerre.

Le 15 novembre 2013, "Monique" (Henriette Hanotte) nous a précisé que le jeune garçon de 12 ans est en fait René BRICOUT, le fils de Maurice et Rachel BRICOUT, de Bachy. Maurice BRICOUT est douanier et, comme il porte un uniforme, Watt le prendra pour un policier.

Tôt le lendemain, le jeune René BRICOUT accompagne les guides qui mènent les évadés à travers champs jusqu’à la maison de ses parents à Bachy chez qui ils reçoivent de la nourriture. Selon le rapport de Johnson, outre lui, sont du voyage, George Watt, Donald Mills, John Harkins, un "Kennedy" et Edward Johnson. Le groupe marche ensuite jusqu’à la gare de Cysoing où ils se séparent pour monter dans des wagons différents en direction de Lille. De là, on leur achète des tickets pour Paris, où ils arrivent vers midi.

Arrivés à la Gare du Nord, Watt et Johnson sont guidés vers une église (Johnson pense que c’est celle du Sacré-Cœur à Montmartre) où ils sont pris en charge par une petite dame en noir, "Marie-Louise" (vraisemblablement Fernande ONIMUS-PHAL). Elle les précède dans les rues de Paris et les mène en métro vers un complexe d’appartements. Ils montent jusqu’au dernier étage d’un immeuble de cinq ou six niveaux où se trouvent déjà 4 ou 5 autres aviateurs évadés. Watt mentionne que l’un d’entre eux est polonais ; il doit s’agir du W/Off Bronislaw Malinowski. Un autre est l’américain Harold Pope. Selon Johnson, ils ne restent que 3 heures là, qu’ils ont pu s’y restaurer avant d’être ensuite conduits par la petite dame en noir dans un petit magasin de photographie où on les prend en photo.

Le groupe est séparé et Watt et Johnson sont amenés vers une grande habitation à Vanves où vivaient un couple et les parents de la femme, dont le mari est médecin. Il doit s’agir du Docteur Pierre HABREKORN, du 6 Avenue du Parc, à Vanves, un faubourg au sud-est de Paris. Le rapport de Johnson indique que le docteur les a alors menés à deux blocs de là, près d’un parc, dans l’appartement de son frère, ancien ingénieur chimiste et devenu directeur d’un cinéma, Jean HABREKORN. Vers 18h00 le lendemain, Johnson et Watt déménagent de l’autre côté de la rue vers un ancien hôpital psychiatrique fondé par feu le père de Pierre HABREKORN. Le rapport de Johnson mentionne "Dr A…. – illisible- et N° 2 Rue Fabet". Nous avons pu retrouver qu’il s’agit du docteur Robert ARNAUD, 2 Rue Falret à Vanves, bordé par le Parc Frédéric Pic, où le médecin vit avec sa mère, son épouse et une servante. Johnson signale que Watt et lui sont restés là pendant 3 jours.

Watt rapporte que Johnson et lui dorment dans des lits individuels dans l’une des chambres d’un corridor, le médecin, son épouse et leur fille dormant dans une autre aile. Vu les pénuries, la nourriture est maigre et les locaux peu chauffés.

Watt écrit que Johnson et lui s’attendent à devoir rester assez longtemps dans cette nouvelle planque, car on leur apprend que le jour après leur arrivée à Paris, la Gestapo avait infiltré un réseau, dont plusieurs membres avaient été arrêtés, entraînant le démantèlement de la ligne. Ils passent leur temps à lire, jouer aux cartes et la monotonie n’est rompue lorsqu’après "environ 3 semaines" (selon le récit de Watt, mais le rapport de Johnson parle d’un vendredi, qui doit être le 3 décembre, ce qui colle avec les récits d’autres évadés, et il s’agit donc plutôt de 3 jours) on vient les chercher en vue de les ramener à Paris. Watt ne se rappelle plus où ils ont logé (Johnson dit que le Dr HABREKORN est venu les y chercher un jeudi – le 2 décembre, donc, et qu’ils ont logé une nuit dans l’appartement du frère du docteur). Johnson précise que le vendredi soir, 3 décembre, Pierre HABREKORN est arrivé là avec un jeune homme d’environ 23 ans, qui les a menés chez lui à Paris, près des usines Renault et qu’ils y ont logé jusqu’au dimanche matin 5 décembre. Watt, quant à lui, écrit qu’il se souvient d’avoir fait faire des photos dans un Photomaton, l’une des photos servant à la confection de faux papiers. Ceux-ci lui sont remis le soir même et il reçoit également une lettre d’engagement en tant que clerc de notaire, l’autorisant à voyager vers une ville dans le sud du pays.

Johnson poursuit : le docteur Pierre HABREKORN vient les chercher pour les conduire à nouveau chez son frère où ils logent jusqu’au mardi 7 décembre. Il vient les y prendre vers 16h00 pour les mener à leur première cachette à Vanves (donc chez le Dr Robert ARNAUD). De là, il les conduit en métro, tandis que son épouse va chercher un autre évadé, qui est en fait Bronislaw Malinowski, qui avait logé chez le docteur ARNAUD après eux. Johnson, Watt et Malinowski accompagnent alors le chef de l’organisation vers la Gare d’Austerlitz où ils retrouvent le Fl/Sgt John Harkins vu à Rumes. Johnson mentionne que Harkins et lui vont au restaurant avec une dame d’environ 30 ans, portant lunettes et parlant bien l’anglais, tandis que Watt et Malinowski vont dans un autre restaurant, avec la petite dame française (Fernande ONIMUS-PHAL ?)

Ce 7 décembre 1943, Johnson, Watt, Harkins et Malinowski se retrouvent à la gare d’Austerlitz d’où ils prennent le train de 22h15 pour Bordeaux, passant sans problème le contrôle d’identité par des officiers allemands juste avant l’arrivée. Arrivés à Bordeaux à 7h00 du matin le 8, on leur donne de nouvelles pièces d’identité pour voyager vers le sud de la France. Ils prennent un train pour Dax où leur guide les confie à un autre guide, "Max" (Marcel ROGER) et ses cinq vélos. Sans tarder, le groupe se met à pédaler et ne s’arrête qu’après une heure pour avaler du pain, du fromage et un peu de vin avant de se remettre en route.

En début de soirée, après avoir traversé Bayonne, ils arrivent à l’auberge Larre de Jeanne MENDIARA à Sutar où ils sont menés à l’étage, Watt et Johnson placés dans une chambre, Harkins et Malinowski dans une autre. Ils peuvent se laver et Jeanne leur apporte de quoi manger et boire. Des soldats allemands arrivent, prennent un repas et boivent à l’auberge, restant festoyer bruyamment jusqu’à 2 heures du matin. Après le petit déjeuner, les hommes enfourchent à nouveau leurs vélos et roulent pendant une ou deux heures jusqu’au pied des Pyrénées.

C'est le 78e passage de Comète, par Larressore et Jauriko borda, avec les seuls guides de Pierre ELHORGA. Le 10 décembre, ils partent à 20 heures de Mandochineko borda à Espelette et marchent huit heures. Ils se reposent un peu dans une cabane (Jauriko borda, en Espagne) par une température très froide. Le lendemain, ils marchent trois heures et un autre guide les emmène dans un village où ils restent deux jours. Ils marchent encore toute une nuit dans la neige pour atteindre un petit village. Le lendemain soir, une voiture les emporte via San Sebastian jusqu’à un endroit à 6 km passé Tolosa. Ils sont alors conduits à Madrid où ils arrivent à l’ambassade britannique le 15 décembre. De là, ils descendent en camion vers le sud, escortés par des voitures de l’ambassade. Ils sont reçus à Jerez de la Frontera par le consul britannique qui leur offre un luxueux repas, avant de poursuive leur périple vers Gibraltar qu’ils atteignent le 17 décembre. Hank Johnson et Watt y sont interrogés le 18 décembre par les Services Secrets britanniques et quittent Gibraltar par avion le 20 pour atterrir à Swindon le même jour. Ils remplissent leur questionnaire de débriefing ce même 20 décembre à Londres.

Hank C. Johnson repose au Shiloh National Military Park à Shiloh, Tennessee.

Les photos en médaillon nous ont été fournies par Sue Roark, la soeur de Hank Johnson.

A l’initiative de la société d’histoire locale de Lokeren "de Souvereinen" (http://www.desouvereinen.be), une plaque à la mémoire de l’équipage a été inaugurée le 11 novembre 2013 à l’ancien cimetière de Lokeren. Apposée sur le côté du mur même où l’appareil s’était écrasé (entraînant la mort d’une habitante de Lokeren, Madame Marie Ongena, née Van Damme) et reconstruit après la guerre, la plaque fut dévoilée par le bourgmestre de Lokeren, Filip Anthuenis et Madame Joan Wootton, fille du pilote William Bramwell, venue spécialement des Etats-Unis avec son mari Michael. William Bramwell, 96 ans, placé dans un home pour vétérans en Californie, n’a pu malheureusement être présent lors de cette cérémonie qui a rassemblé plus de 200 personnes. Joan Wootton a pu rencontrer à cette occasion les enfants d’Edouard LAUWAERT (qui avait aidé George Watt) ainsi que des témoins oculaires du crash de 1943 et certains descendants de personnes qui avaient aidé son père, dont les enfants du Docteur Eugene Van Cauteren, qui avait soigné ses blessures.


De gauche à droite : Joan Wootton, Filip Anthuenis, André De Munck et Marcel Pieters,
ces deux derniers de l’association "de Souvereinen").
(photo : Lieselotte Cowie – Het Nieuwsblad)


(photo Edouard Renière)


(photo Edouard Renière)

Merci à Joan Wootton de même qu’à André De Munck et ses amis de l’association "de Souvereinen" qui nous ont permis de compléter nos informations.

Après avoir repris contact avec la famille de Hank Johnson en liaison avec une cérémonie prévue en l’honneur d’Henriette Hanotte, la sœur de l’aviateur ainsi que d’autres membres de sa famille sont passés par la Belgique. Venues spécialement des Etats-Unis : Sue Roark, la sœur de Hank et sa fille Anita. Ayant fait le voyage depuis l’Allemagne : Sara Thompson, la fille d’une autre sœur de Hank, accompagnée de son mari Harley et de leurs 3 enfants, Kate, Davis et Andrew. Après une sympathique réception, grâce à la collaboration d’André De Muynck, de ses collègues de l’association "De Souvereinen" et des autorités municipales de Lokeren, une visite au cimetière de Lokeren a pu se faire en leur compagnie.


(photo Yannick De Spiegeleir – Het Nieuwsblad)


A gauche : Andrew, David, Sara et Harley Thompson; à droite : Anita Roark, Sue Roark et Kate Thompson.
(photo Yannick De Spiegeleir – Het Nieuwsblad)

Le lendemain, à l’occasion de la cérémonie d’hommage à Henriette Hanotte, la famille de Hank Johnson a pu rencontrer Henriette à Bachy et échanger avec elle quelques souvenirs de l’époque où leur frère, oncle et grand-oncle avait été aidé par Comète et notamment par elle à la traversée de la frontière. Voir les détails concernant cette cérémonie sur la page d’Henriette Hanotte.


La famille devant le panneau consacré aux évadés du 42-30789
(Hank Johnson, George Watt, John Maiorca) – (photo E. Renière)


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters