Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 7 juillet 2023.

Marian Henryk ZAWODNY / P.5404 et 792065
Pologne et Agnes Atherne, Lady's Bridge Hotel à Maingate, Sheffield
Né ? le ? à ? / † ?
Sgt, RAF Bomber Command, 301 "Pomerania" Polish Bomber Squadron (Ziemi Pomorskiej), mitrailleur
Atterri près de Beers, Noord-Brabant, Pays-Bas.
Vickers Wellington Mk IV - Z1333 - GR-L, par un Me 110 dans la nuit du 10 au 11 avril 1942 lors d'une mission sur Essen.
Ecrasé vers 00h48 le 11 avril 1942 à Beers (Broekkant), Noord-Brabant, Pays-Bas
Durée : 13 semaines.
Passage des Pyrénées : le 21 juillet 1942.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion de Marian Zawodny SPG 3310/811 (incomplet).

L'appareil décolle le 11 avril à 22h07 d'Hemswell. Marian Zawodny sera le seul membre d'équipage qui parviendra à s'évader. Les cinq autres seont fait prisonniers : le pilote P/Off Jerzy Wasilewwski, le copilote F/Off Edmund Burszewski, le navigateur Squadron Leader Kazimierz Przykorski, l'opérateur radio Sgt Stefan Mucha et le mitrailleur Sgt Leon Blach.

Dans le fragment disponible de son rapport d'évasion, Zawodny déclare que la population hollandaise qu'il rencontre est très pro-Britannique, mais qu'elle est effrayée et préfère lui amener de la nourriture et des vêtements dans une cachette éloignée de leurs habitations. Il indique que les contrebandiers néerlandais qui l'ont fait passer en Belgique avaient très peur de leur Maréchaussée nationale (gendarmerie).

Nous ignorons comment et avec l'aide de qui il parvient en Belgique mais on signale que Zawodny reste une semaine à Mellet (Charleroi), où il reçoit des visites de Olivier NITELET 66 Rue de Liberchies à Luttre (frère de l'aviateur Alex Nitelet à Mellet-Charleroi, que connaît Marguerite VAN LIER)

Deux semaines plus tard, à la fin mai/début de juin, Zawodny va dans la ferme de Léon DEDISTE au 24 "Rue de Vicoville" à Luttre, pour une semaine. De là il part à Pont-à-Celles chez Raymond BRIGODE, un architecte, au 40 Rue Joseph Wauters, chez qui il loge durant sept jours. Dans cette localité, il aide chez le boucher, M. ANDRE, à l'impression du journal clandestin "l'Union Belge" et séjourne deux semaines chez le curé, Maurice FIEVEZ. L'abbé FIEVEZ et Robert MICHEL alias "le grand K", dirigeants d'une section du Groupe G, sont à l'origine du déplacement de Zawodny à Pont-à-Celles. Zawodny aurait d'abord été dans cette localité chez André DUPONCHEEL au 68 Rue de l'Arsenal du 23 au 30 mai 1942. Celui-ci se réfugiera en février 43 dans sa famille à Frasnes-lez-Buissenal. Zawodny a ensuite été logé huit jours chez Zéphyr TAYENNE, curé de Buzet (1880-1965). Une fois nanti de faux papiers reçus de l'abbé Maurice FIEVEZ, Zawodny est déplacé à Nivelles, au 28 Avenue de Burlet chez Robert MICHEL. Mlle Marie PARMENTIER, du 1 Rue de l’Eglise à Obaix-Buzet (Pont-à-Celles) serait alors intervenue, probablement pour le guider. L’abbé Maurice FIEVEZ, né en 1890, a été arrêté sur dénonciation le 1er décembre 1942. Incarcéré d’abord à la prison de Charleroi, il fut transféré à celle de Saint-Gilles, Bruxelles le 14 août 1944. De là, il partit le 1er septembre 1944 dans le dernier convoi parti pour l’Allemagne. Interné à la prison de Bayreuth, il est envoyé le 8 mars 1945 au camp de concentration de Flossenburg où il décèdera de mauvais traitements et malnutrition le 26 avril 1945, peu après la libération du camp par des troupes américaines. Robert MICHEL alias "le grand K", quant à lui, a été arrêté le 15 janvier 1943 et fusillé au Tir National à Schaerbeek le 20 avril 1944.

Vers le 10 juin, Marguerite "Peggy" VAN LIER conduit alors Zawodny à Bruxelles, où il reste douze jours.

Nous savons que le 14 juin, il loge chez les deux Élisabeth, FERAILLE et LIÉGEOIS, au 16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse-ten-Noode, jusqu'au 22 juin, signalé par Mme Octavie LEBRUN 76 Rue Verboeckhaven à Schaerbeek, Bruxelles comme logé chez un commissaire de Saint-Gilles fusillé plus tard, et amené par Jean GREINDL. Élisabeth FERRAILLE est le nom de jeune fille de Mme Veuve WARNON, dont le dossier reprend bien un hébergement de Zawodny du 14 au 22 juin 1942.

Peggy VAN LIER et "Charlie" (Georges d'OULTREMONT) le guident ensuite vers Paris où il rencontre William Griffiths. Il nous paraît donc évident que Zawodny fait partie du groupe de Benjamin Goldsmith, Reginald Collins et Griffiths, partis ensemble de Bruxelles le 22 juin.

Zawodny rejoint alors avec Griffiths la résidence de René COACHE au 71 Rue de Nanterre à Asnières. Après quelques jours (quatre, selon Griffiths), James Goldie et William MacFarlane arrivent également chez les COACHE. Zawodny est ensuite amené chez Andrée DE JONGH et son père, dans la villa au 6 avenue des Erables à Saint-Maur-des-Fossés. Il ne mentionne pas l'arrivée là également de Bernard Evans, ni celle de John Watson.

Zavodny, Watson, Evans et Joseph Angers qui les a rejoint, restent dans la maison des DE JONGH jusqu'au 16 juillet, jour où Andrée et une "Elvire" (MORELLE) les guident au train vers Saint-Jean-de-Luz après leur avoir fourni des faux papiers. A Bayonne, ils sont rejoints par "Tante Go" (Elvire DE GREEF) et "Bee" Johnson. La gare de St-Jean-de-Luz est bourrée d'Allemands très occupés à décharger des projecteurs et le passage "habituel" par la sortie des ouvriers est bloquée. Ils doivent donc passer par la Douane, mais heureusement aucun n'est arrêté ni questionné.

Le groupe se divise avant de se reformer ensuite chez Ambrosio SAN VICENTE au 7 Rue Salagoïti à Saint-Jean-de-Luz. Les évadés restent là deux jours, nourris par Maritxu ANATOL avant de partir le 19 juillet vers une ferme à 10 Km de là avec Andrée DE JONGH et deux guides basques (Manuel ITURRIOZ et Tomás ANABITARTE, précédés de Donato ERRAZTI). Cette seconde ferme utilisée par Comète est la Maison Bidegain Berri, chez Françoise HALZUET épouse USANDIZAGA, dite Frantxia.


Mot de remerciement dans le carnet de Ambrosio San Vicente

C'est le 17e passage de Comète par Saint-Jean-de-Luz, également raconté en détail par Manuel ITURRIOZ.

Le groupe quitte la ferme vers 21h30 et, alors qu'ils marchent dans le noir sous la pluie, deux "soldats allemands" surgissent en criant. Zavodny fait demi-tour en courant, Evans se jette derrière un buisson. Très nerveux, l'un des gendarmes tire un coup de feu avant qu'ils se mettent à discuter entre eux pendant une vingtaine de minutes. Evans finit par pouvoir sortir de sa cachette et rejoint Zavodny et les autres par la suite. Watson, quant à lui, d'abord arrêté, il finira par rejoindre l'Espagne tout seul. Les Allemands étaient des gendarmes français.

Le 20 juillet, le groupe repart à nouveau, sans Watson, et arrive sans autre souci à Oyarzun. Arrivés là, DE JONGH les quitte et revient par après les chercher avec une voiture qui les conduit au n°7, 5e étage à gauche, Calle Aguirre, Miramon, à San Sebastian où ils mangent chez Bernardo ARACAMA. Le consul vient alors les prendre et signale qu'une voiture pour Madrid les attendait depuis quatre jours. Les évadés restent quatre jours à Madrid et sont amenés de là en ambulance vers Gibraltar. Marian Zawodny quitte Gibraltar par avion le 18 août et arrive à Whitechurch en Angleterre le lendemain.

En Angleterre, Olivier NITELET reverra Marian Zawodny.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters