Dernière mise à jour le 15 mars 2015.
Paul Leigh WOLFF / O-732477
R 2, Hartford, Michigan, USA ou 332 East McDowell Road à Phoenix, Arizona
Né le 06 juillet 1915 à Lombard, Illinois / † le 02 avril 2004 à Sierra Vista, Arizona, USA
2nd Lt, USAAF 322 Bomber Group 449 Bomber Squadron, navigateur/bombardier
Atterri au Sud de Lederzeele, Pas-de-Calais, France.
Martin B-26B-30-MA Marauder N° série : 41-31948 Immatriculation/Nom: PN/K,abattu par la Flak le 14 janvier 1944 lors d'une mission sur des sites d'armes V dans la région de St Omer, Pas-de-Calais, France.
Ecrasé au Sud de Gravelines, Nord, France.
Durée: 7 mois.
libéré à Paris.
Le rapport de perte d'équipage relatif à la perte de cet appareil: MACR 1748. Rapport d'évasion E&E 1166, disponible en ligne.
Le Marauder décolle de Saint Andrews vers 09h30. Une minute après le largage des bombes, l'appareil est atteint par la Flak. L'intercom est hors d'usage et le pilote fait retentir la cloche d'alarme.
Le pilote, le 1st Lt Samuel A. Walker Jr. est fait prisonnier, de même que le copilote 2nd Lt James D. Pearson, le mitrailleur dorsal T/Sgt John J. Perhart et le mitrailleur arrière S/Sgt Edward G. Riegelhuth.
Outre Paul Wolff, deux autres hommes parviendront à s'évader : l'opérateur radio Lowell Creason et le mitrailleur ventral S/Sgt William J. Brogle, qui volait habituellement avec un autre équipage (il restera caché dans le Pas-de-Calais jusqu'à la Libération en septembre 1944 - E&E 1567).
Paul Wolff saute à environ 3000 m, délaie l'ouverture de son parachute jusqu'à environ 1500 m et atterrit près d'une maison. Avant qu'il ait pu se relever, un français est en train de mettre son parachute dans un sac de jute, lui faisant signe de s'en aller rapidement. Wolff marche à travers champs pendant environ une heure et demie, se cachant au passage d'un camion allemand.
Plus tard, il aborde un autre homme, reçoit des vêtements civils, est mené à une ferme où travaillent des Polonais et il se cache dans une grange. Par après, on le ramène là où on lui avait donné les vêtements et vers 19h00, il est mené à Lederzeele chez Emile DEGRAEVE, où il rencontre deux hommes de son escadrille dont l'avion s'était écrasé à proximité, Wayne Greer et Walter Satterfield. Ils sont bientôt rejoints par son radio Lowell Creason et Daniel Mertes, également du 41-31880 qui, lui, est mené ailleurs dans Lederzeele par SAMIJN.
Il est indiqué dans le rapport de Wolff qu'il est interrogé par un jeune officier de renseignements britannique, qui était en service depuis trois ans et dont le père était anglais, la mère française. Comme celui de Creason, son rapport mentionne l'aide d'une famille belge dans une ferme où les cinq aviateurs sont menés. Mertes donne leur nom comme étant "VAN MOULINS", la femme se prénommant Marie et son frère Cyrille. Le propriétaire de la ferme ainsi qu'un M. VASSEUR, de Lederzeele, contribuaient aux frais nécessités par l'hébergement là d'aviateurs évadés.
Nous retrouvons la trace de Paul Wolff dans les dossiers des agents français de Comète qui l'aident. Gaston PLEHIERS et son épouse Émilienne CAGNARD du 4 Rue Victorien Sardou à Saint-Omer l'hébergent une nuit et le passent avec Lowell Creason à deux guides de Madeleine DUMONT qui l'emmènent à Paris le 5 février 1944 : Marie-Andrée COLOMB "Yvette" (habitant 5 Rue Champfleury à Paris VIIe) et Louise LENOIR (dessinatrice célibataire au 36 Rue Erard Paris XIIe).
A Paris, Creason passe la nuit dans l'appartement d'un prêtre (le Père BEAUVAIS ?) tandis que Wolff va loger chez Mlle Raymonde CHASSAGNE, propriétaire d'un magasin de robes au 328 Rue Lecourbe où Wolff rapporte que Satterfield a logé environ une semaine. Wolff, qui ne donne que très peu de dates dans son rapport, ne cite plus Creason depuis leur arrivée à Paris. Creason quant à lui, signale qu'il est resté en compagnie de Wolff jusqu'au 9 mars (et pas forcément aux mêmes endroits, pensons-nous).
Wolff, toujours à Paris, mentionne la visite d'une SIMONE qui lui apprend qu'elle avait hébergé Paul McConnell ajoutant qu'il rencontre par la suite le frère de SIMONE chez LEFEVRE, un chef de la Résistance. Le magasin de Raymonde CHASSAGNE ayant été visité par la Gestapo, on décide de transférer Wolff chez ce LEFEVRE au "28 Allée du Chevalier du Banc" (?), où il reste jusqu'au 5 août.
En fait, Wolff reste de février à août chez Pierre MANGEOLLE, boucher au 28 Rue Chevalier de la Barre à Les Pavillon-sous-Bois, dont le nom de guerre est Pierre FAIVRE (nom de jeune fille de son épouse Louise Faivre).
Wolff signale qu'il rencontre un "Negonagle" et un Clark. Dans son rapport, Mertes indique que Pierre RAMBON hébergeait un aviateur du 323 Bomber Group (B-26) abattu en septembre 1943, du nom de "Nagonagle" (nom dont l'orthographe est qualifiée d'approximative, et qui est repris dans d'autres rapports, sans que nous ayons pu trouver de qui il s'agit…). Cet aviateur aurait dû être évacué plus tôt, mais n'avait pas pu l'être, pour des raisons que Mertes ne développe pas. Quant au Clark, il s'agit du 2nd Lt Benjamin L. Clark Jr, copilote du B-26 n° 42-102516 du 398 Bomb Group abattu le 13 août 1944 - caché en France jusqu'à la Libération - E&E 1417. Wolff précise que ces deux évadés s'étaient trouvés chez le boulanger PIERRE à Drancy.
Wolff indique avoir rencontré un GASTON, Rue de Rouvres à "Dravelle" (il s'agit en fait de Draveil, et ce pourrait être l'Avenue des Sables de Rouvres) et dont il dit que l'adresse pourrait aussi être celle de BOURBON ou BOURLON (ce pourrait être le Colonel BOURGOIN, commandant le Secteur Seine Est des FFI… ?)
Wolff signale avoir rencontré également le Dr CHAROLLAIS, 39 Rue Victor Hugo. Le 5 août, il est mené au Château de Villiers à Draveil*, où il voit le Colonel "CHEVANNE ou CEVERT" (en fait le Colonel CHAVANE dit Comte de CHEVERT) et le Vicomte d'ORIGNY, tous deux membres des FFI, le Lt GAZELLE, officier de liaison en 1940, du 81 Rue Victor Hugo, Paris XVIe.
Le 16 août, 35 membres du Maquis de Fontainebleau, trompés par un agent français de la Gestapo (Glèbe de Marcheret), tombent dans une embuscade à la Porte Maillot à Paris et sont immédiatement fusillés à la Grande Cascade du Bois de Boulogne. Par après, sept membres du Maquis qui étaient montés en camion vers Paris sont déviés vers la Rue Leroux et seront également abattus, par des hommes du QG de la Gestapo de l'Avenue Foch toute proche. Vu cette situation, Wolff est transféré plus bas dans la Rue Victor Hugo, chez M. BRANDT. C'est là qu'il se trouve lorsque la 4ème Division d'Infanterie américaine arrive de l'autre côté de la Seine.
Pris en charge par les autorités militaires américaines, Wolff passe par Chartres, quitte Laval par avion le 27 août 1944, arrive en Angleterre le même jour et est interrogé le lendemain par l'I.S. 9. Il a servi dans l'US Air Force en Corée et au Viet-Nam, terminant sa carrière en 1967 comme Lieutenant-Colonel. Paul Wolff repose au Southern Arizona Veterans Memorial Cemetery à Sierra Vista, Arizona.
* Le Vicomte François d'ORIGNY et son épouse Gilonne sont les propriétaires du château de Villiers. Officier de réserve, François d'ORIGNY s'était engagé dans le mouvement de Résistance OCM - Organisation Civile et Militaire - et le château devint un point de ralliement pour des aviateurs alliés évadés, avant leur évacuation vers l'Espagne. En aôut 1944, l'Etat-Major du Maquis de Fontainebleau s'y installe, regroupant toutes les organisations de résistance de la région.